Passer au contenu

Orange se prépare au lancement de la 5G dans un contexte troublé

Jamais les opérateurs n’auront été mis autant à l’épreuve avant d’ouvrir un nouveau réseau mobile. Orange se tient malgré tout dans les starting-blocks pour déployer.

Orange s’apprête à déployer son réseau 5G d’ici la fin de l’année en France. Mais comme tous les opérateurs, il doit faire face à des incertitudes et un climat de tension sans précédent vis-à-vis de cette nouvelle technologie.

Actuellement, Orange exploite environ « 500 antennes 5G » à titre expérimental et scrute le retour de « 1200 bêta testeurs du grand public », comme l’a précisé la patronne d’Orange France Fabienne Dulac lors d’une rencontre ce matin avec la presse. L’opérateur historique a signé des contrats commerciaux avec les équipementiers Nokia et Ericsson et déposé des demandes d’autorisation auprès de l’ANSSI pour installer ses antennes. Il se tient donc prêt à dégainer.

Des refus d’antennes Huawei à La Réunion

Première mauvaise surprise : il s’est vu refuser l’utilisation de matériel Huawei à la Réunion où sa 2G et 3G fonctionne déjà avec l’équipementier chinois, comme c’est aussi le cas à Mayotte. Un retardement du déploiement de la 5G est donc à prévoir dans ce département.

Orange se prépare également à affronter l’épreuve des enchères pour obtenir des fréquences à partir du 29 septembre. Rappelons qu’il y aura une première enchère déterminant la quantité et une seconde le positionnement. En fonction des résultats, il faudra adapter le plan de déploiement.

« L’enjeu est capacitaire mais pas seulement. Ce n’est qu’une fois que nous connaîtrons notre positionnement dans les fréquences que nous pourrons passer commande aux équipementiers », nous a expliqué le directeur du système d’information d’Orange Marc Blanchet lors du même événement.

Fabienne Dulac
Orange – Fabienne Dulac, directrice exécutive en charge d’Orange France, aux côtés de Stéphane Richard, le PDG du groupe.

Défendre la 5G

Une fois le matériel livré, viendra le temps du déploiement dans un contexte sanitaire toujours tendu. Sans compter que la contestation politique et populaire ne cesse d’enfler, comme en témoigne la tribune du week-end dernier signés par des élus des écologistes et des élus de gauche pour réclamer un moratoire. Des oppositions de riverains et d’élus locaux sont probables.

Alors, en plein débat sur l’utilité et l’impact de la 5G, l’opérateur historique prend son bâton de pèlerin pour défendre le nouveau standard de téléphonie mobile. La rhétorique n’est pas nouvelle. Il avance en premier lieu l’argument de désaturer le réseau 4G qui risque la congestion d’ici 2022 à cause de l’explosion des usages. Mais aussi de permettre l’émergence de nouvelles technologies et d’accompagner la relance économique.  « La 5G est le socle des réseaux à venir », promet la PDG d’Orange France Fabienne Dulac.

Reste à connaître les réactions qui se feront sur le terrain face à l’installation d’antennes 5G. Y aura-t-il une plus grande résistance des élus locaux et des riverains ? Ou même davantage de dégradations ? Contre toute attente, Orange ne craint pas une augmentation des incidents avec la 5G.

« Les dégradations ont augmenté un peu plus depuis quelques mois mais n’ont concerné pour le moment aucun site 5G », relativise Fabienne Dulac.

Elle reconnaît malgré tout une vigilance accrue sur le sujet, citant notamment  «  des dépôts de plainte désormais systématiques ». Des systèmes de surveillance faisant appel à des drones sont à l’étude. 

« A chaque fois qu’il y a une déstabilisation sociale, il y a dégradation d’infrastructures et cela ne concerne pas seulement les télécoms », conclut la patronne d’Orange France.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Amélie CHARNAY