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Orange préfère mettre des « milliards dans la fibre plutôt que dans le foot »

Le patron de l’opérateur, Stéphane Richard, continue à prendre le contre-pied d’Altice en se focalisant sur les infrastructures et la diversification plutôt que sur la production de contenus exclusifs.  

La déroute boursière de SFR* et son changement managérial sont l’occasion une nouvelle fois pour Stéphane Richard de marquer sa différence à la tête d’Orange. Invité du Grand Jury sur RTL ce dimanche 12 novembre, il a annoncé qu’il se portait candidat à un nouveau mandat de PDG du groupe. Et a décliné ce qu’il pense être ses points forts :

  • « Je ne crois pas au modèle d’intégration des contenus »

Stéphane Richard a rappelé qu’Orange avait investi 750 millions d’euros cette année dans des contenus allant du cinéma au sport. Il a aussi lancé deux nouvelles applications : ePresse et Izneo. Mais il reste attaché à son modèle de partenariats. Il préfère nouer des alliances avec HBO ou la Fnac plutôt que de produire des contenus maisons comme Altice et de les commercialiser. « Ma conviction, c’est que l’utilisateur veut avoir la liberté de choix et accéder à l’éventail le plus large possible des contenus. Nos clients veulent à la fois Netflix, CanalPlus et OCS. Ils n’ont pas envie d’être pris dans une souricière où on leur dit  « tu as pris un abonnement, tu vas aussi consommer nos contenus ».

  • « Nous sommes d’abord acteur du très haut débit »

Le PDG a réaffirmé que son groupe est un opérateur avant tout. Priorité aux investissements dans les infrastructures donc. « Je préfère mettre 1 milliard d’euros de plus chaque année pour faire de la fibre optique en France plutôt que pour acheter les droits du foot », a-t-il déclaré. Encore une pierre dans le jardin de SFR-Altice qui va débourser plus d’un milliard d’euros pour diffuser la Ligue des champions et la Ligue Europa de 2018 à 2021, qui étaient jusque-là chasse gardée de BeIN Sports et Canal+.

  • «S”il n’y avait pas Orange, on ne parlerait pas de fibre optique en France »

La phrase peut paraître ultra-prétentieuse mais elle est correspond en partie à la réalité. Orange réalise bien 80% des déploiements dans notre pays mais revendique aussi une place de numéro un en Europe. Une position de leadership dénoncée l’année dernière par les autres opérateurs français qui craignaient un monopole du marché. Ils ont réclamé une régulation plus stricte de la part de l’Arcep qui a dégainé cet été une nouvelle batterie d’obligations.

  • « Les zones blanches ne sont pas la faute des opérateurs »

Le point de vue d’Orange est partagé par tous ses concurrents : l’Etat ne peut pas demander des milliards en licences mobiles et exiger dans le même temps une couverture totale et rapide du territoire. Stéphane Richard se dit prêt à s’assoir autour de la table des négociations. Ce qui signifie, bien entendu, qu’il attend des compensations en échange d’un effort dans les zones moins denses. On attend maintenant les propositions du gouvernement qui ne devraient pas tarder. Il reste 500 zones blanches en France ne bénéficiant même pas de la 2G.

  • « Je veux faire d’Orange bien plus qu’un opérateur »

Stéphane Richard ne fait pas de mystère : il est candidat à un nouveau mandat de PDG au mois de mai 2018. Pour cela, il lui faudra obtenir l’aval de l’Etat qui reste actionnaire. Le dirigeant compte le convaincre avec un projet qu’il présentera au mois de décembre et sera axé sur la diversification. Certes, les réseaux restent le coeur de son métier mais l’opérateur pourrait  désormais proposer de nouveaux services qui seront autant de relais de croissance. L’incursion dans la banque mobile avec Orange Bank est la première illustration de cette stratégie. Et ça commence plutôt bien : 3000 comptes auraient été ouverts chaque jour depuis son lancement.

(*) 01net.com est édité par une filiale de NextRadioTV, elle-même propriété à 49% de SFR Media.

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Amélie Charnay