Ca y est : la 5G est activé dans Paris. A quelques minutes d’intervalle, Bouygues Telecom, Orange et SFR ont publié des communiqués indiquant le lancement du service. Le premier n’indique pas dans quelles bandes de fréquence. Les deux autres assurent dès maintenant que leur 5G parisienne fonctionnera avec la bande coeur des 3,5 Ghz, qui offre les débits les plus rapides. Free Mobile a annoncé le lendemain qu’il lançait lui aussi la 5G dans la capitale.
Les opérateurs mobiles ont installé leurs antennes depuis longtemps dans Paris. Ils devraient donc lancer la 5G sans problème du jour au lendemain. La conclusion de plus de trois mois d’attente…
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Un symbole et une nécessité
Il fallait que les opérateurs puissent compter la capitale française dans leur tableau de chasse, pour le symbole. Mais le lancement de la 5G à Paris était aussi indispensable pour accélérer l’adoption de la 5G dans tout le pays. A la tête d’une métropole dense qui centralise élites politiques et économiques, Paris compte également une sur-représentation d’early adopters susceptibles de provoquer un effet d’entraînement sur le reste de la population.
A la rentrée dernière, alors que plusieurs élus écologistes et de gauche appellent depuis la rentrée à un moratoire contre la 5G, la maire Anne Hidalgo annonce son intention de temporiser. Sans toutefois bloquer le lancement de cette technologie. Une convention citoyenne est d’abord organisée pour faire remonter les craintes des habitants et élaborer des recommandations. Cela va servir de base à une nouvelle version de la charte de la téléphonie mobile. Le texte sera finalement signé au mois de février entre les opérateurs et l’équipe d’Anne Hidalgo, puis soumis le 11 mars à l’approbation du Conseil de Paris. Les écologistes s’offusquent de ne pas avoir été impliqués dans les négociations et votent contre mais se retrouvent en minorité.
Deux études en attente sur les impacts de la 5G
La mairie se félicite d’avoir réussi à mettre en place un cadre régulateur et protecteur pour les citoyens. Mais il y a une certaine contradiction à avoir revendiqué la prudence, tout en réglant le dossier avant les conclusions de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation) sur l’aspect sanitaire de la 5G. L’Ademe (Agence de la transition écologique) est également en train de finaliser son étude sur l’impact environnemental des réseaux de télécommunications avec l’Arcep.
Au final, toutes les grandes villes dont les élus avaient manifesté des réticences vis-à-vis de la 5G finissent par y passer. A Lyon, Bordeaux ou Strasbourg, des concertations citoyennes ont été organisées. Dès qu’elles prennent fin et que la population semble amadouée, les opérateurs activent les antennes 5G. Cela ne signifie pas pour autant que les élus soient acquis à leur cause. Mais ils s’assurent à chaque fois que l’ensemble de la population n’y soit plus opposée. Au lieu de passer en force, les opérateurs ont donc choisi la conciliation. Et cette méthode aura aussi fini par payer à Paris.
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