C’est une synchronisation des montres presque parfaite. Alors qu’en mars dernier, Orange annonçait débrancher la 2G en 2025, puis la 3G en 2028, SFR officialise à son tour la fermeture programmée de ses deux réseaux d’ancienne génération pour 2026 (2G) et 2028 (3G). D’après l’opérateur, les fréquences libérées seront réallouées aux réseaux 4G et 5G afin de booster les débits et d’améliorer la qualité de la voix avec le déploiement généralisé de la VoLTE. Des arguments déjà avancés par Orange pour justifier l’extinction progressive de deux réseaux respectivement nés en 1991 et 2000.
À ce jour, Bouygues et Free ne se sont pas encore prononcés sur le futur de leurs fréquences les plus anciennes. En mars 2022, Benoît Torloting, Directeur Général de Bouygues Telecom, jugeait toutefois l’échéance 2025 « un peu courte ». Et appelait l’Arcep ou la DGE à s’emparer du sujet afin d’anticiper les répercussions d’une telle décision sur les particuliers comme sur les professionnels.
Fin de la 2G/3G et zones non couvertes par la 4G, qu’en est-il réellement ?
Selon les chiffres de l’Arcep, au troisième trimestre 2022, 92% des zones blanches identifiées en 2018 étaient désormais équipées en 4G, tandis que le nombre de cartes SIM actives sur les réseaux 4G (69,7 millions) dépassait pour la première fois celui des utilisateurs actifs sur les réseaux 3G (69,3 millions). Ces observations s’inscrivent dans une tendance générale favorable à la croissance annuelle des usagers 4G (+8 % à 10 % depuis 2021), alors que la part d’usagers 3G ralentit (+2 millions au premier trimestre 2022 contre +3 à +4 millions au cours des trois trimestres précédents). En clair, la couverture 4G apparaît suffisante (99,1% à 99,6% de la population française) pour justifier la fin de la 2G/3G.
D’autre part, la fermeture des réseaux 2G/3G et la réattribution de leurs fréquences aux réseaux 4G/5G devrait, en théorie, décongestionner les zones denses, améliorer la réception en milieux contraints – les basses fréquences pénètrent mieux les bâtiments, par exemple – et élargir, dans une moindre mesure, la couverture des antennes situées en territoires désavantagés.
Des enjeux plus importants pour le secteur industriel
Rassurez-vous, la fin de la 3G ne devrait pas donc pas occasionner de gros problèmes pour vos communications à l’avenir, bien au contraire. En revanche, les entreprises dont les services reposent sur l’IoT (Internet des objets) vont devoir rapidement prendre ces changements à bras le corps. Dans ce secteur, la plupart des objets connectés n’ont pas besoin de haut débit pour fonctionner et se contentent des fréquences basses offertes par la 2G. On pense aux équipements de téléassistance, télésurveillance et autres boîtiers d’ascenseur ou systèmes e-call d’appels d’urgence automatiques intégrés aux voitures qui, à terme, seront contraints d’évoluer vers une prise en charge 4G.
Solutions alternatives, les technologies LTE-M et NB-IoT ou les réseaux LPWAN (Sigfox, LoRa) pourraient permettre aux entreprises concernées d’assurer la compatibilité de leurs équipements sur des bandes spécifiques et ultra-étroites sans remplacer l’intégralité de leur parc technologique.
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