Dans un contexte international marqué par la crise énergétique, Orange, Bouygues Telecom, Deutsche Telekom, Telefonica et douze autres opérateurs télécoms ont lancé un appel et se tournent vers les géants de la tech, principalement américains. L’objectif des opérateurs ? Mettre les Big Tech face à leurs responsabilités et faire en sorte qu’ils payent leur part des coûts générés par les réseaux.
Google, Meta ou encore Netflix, qu’on classe souvent dans la catégorie des acteurs OTT, pour Over The Top, utilisent en effet les infrastructures développées par les opérateurs de télécommunications à travers le monde sans contribuer à leur entretien. Une situation assez logique puisque leurs outils se limitent à la couche applicative des réseaux.
Si la question est déjà venue sur le tapis, le contexte rend la question d’autant plus importante. La crise énergétique, qui augmente sensiblement le coût de fonctionnement opérationnel, et les objectifs de l’Union européenne pour lutter contre le réchauffement climatique font reposer une pression nouvelle sur les épaules des grands acteurs des télécoms européens.
Leur prise de position intervient également à un moment où la Commission européenne s’apprête à sonder opérateurs et géants de la tech en vue d’une proposition de loi qui contraindrait les sociétés high tech à contribuer financièrement au déploiement de la 5G et de la fibre dans les 27 pays de l’Union. Une consultation devrait ainsi être lancée en début d’année prochaine, si le calendrier dévoilé début septembre par Thierry Breton est respecté.
« Les coûts de prévision et de construction augmentent. Les prix de la fibre optique, par exemple, a presque doublé au cours du premier semestre 2022. Dans un même temps, l’explosion des coûts de l’énergie frappent aussi le secteur de la connectivité », explique l’appel des opérateurs, cité par Reuters.
Les patrons des opérateurs justifient aussi l’importance d’une action rapide en pointant du doigt une révolution en devenir, celle du métavers. « Il est essentiel d’agir vite : l’Europe a raté de nombreuses occasions offertes par l’Internet commercial. Elle doit maintenant se renforcer rapidement pour l’âge des métavers ».
À l’heure actuelle, à en croire les opérateurs, les Big Tech pèseraient pour plus de la moitié du trafic Internet généré. Une raison suffisante pour leur demander de mettre la main à la poche et payer leur « fair share ». Une position que l’Etno, l’association des opérateurs de télécommunications européens, développait dans un rapport d’une cinquantaine de pages en mai dernier. Elle préconisait un système de compensation directe à mettre en place en fonction de la taille des acteurs, de leur consommation de bande passante, etc.
Évidemment, les acteurs du Net réfutent cette analyse. Ils indiquent généralement déjà contribuer aux déploiements d’équipements ainsi qu’au développement de technologies pour acheminer le contenu plus efficacement.
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Source : Reuters