Avide de capter une part du marché du travail de groupe, estimé à 5,1 milliards de dollars par IDC pour 2002, le PDG d’Oracle, Larry Ellison, a présenté, le 10 juillet dernier, Collaboration Suite. Cette suite logicielle permet, selon lui, de “gérer toutes les données depuis une interface unique”. La solution, qui sera disponible avant la fin de l’année, rassemble plusieurs outils pour faciliter le travail de groupe.“La suite abrite Oracle Calendar, un calendrier partagé issu du rachat de la société Steltor, qui peut être couplé à Outlook, grâce à un connecteur ad hoc, ainsi qu’un outil de conférence, Oracle iMeeting”
Oracle9i, pierre angulaire du système
Tous les détails ne sont pas encore connus, mais Collaboration Suite comprend également des fonctions de partage de fichiers, de suivi des versions, ainsi qu’un mécanisme de workflow. Ces fonctions sont assurées par le portail de gestion documentaire Oracle9iAS Portal 2.0 sorti en mai dernier. Collaboration Suite utilise d’autres technologies de l’éditeur, comme Oracle Email, le serveur de messageries lancé discrètement il y a un an et demi. Compatible POP3, Imap4 et SSL, celui-ci gère des accès clients différents, comme les navigateurs web ou les téléphones portables. Selon l’éditeur, le dispositif de messagerie unifiée Voicemail, proposé dans Collaboration Suite, est déjà compatible avec la plupart des PABX du marché. “Les messages vocaux, les e-mails, les fax comme tous les autres fichiers sont stockés dans la base de données Oracle9i fournie avec Collaboration Suite. Celle-ci permet aussi d’administrer plusieurs milliers d’utilisateurs de façon standard et centralisée”Cohérent, Oracle fournit avec Collaboration Suite des connecteurs pour faire migrer les fichiers issus des serveurs de messageries et des bases de données des compétiteurs vers son système. Par ailleurs, Internet File System, livré avec Oracle9i, est un explorateur de fichiers accessible depuis un navigateur, qui permet de gérer le contenu de la base. Transformée en annuaire LDAP par l’adjonction de services, Oracle9i est aussi à la base du dispositif d’authentification unique (SSO). Enfin, Collaboration Suite comporte également le serveur d’applications Oracle9iAS pour exécuter les différentes applications.
Une stratégie de prix forcément attractive
Comparant Lotus à un ” animal mourant ” et identifiant Microsoft comme premier concurrent, Larry Ellison a expliqué devant un parterre de financiers que Collaboration Suite entrait en concurrence directe avec Exchange et Notes/Domino . Et ce, avec un prix de deux tiers inférieur à celui pratiqué par ses compétiteurs : “Pour 5 000 utilisateurs, un système de collaboration de Microsoft coûterait environ 1,28 million de dollars, tandis qu’une offre équivalente chez Oracle seulement 450 000 dollars.” Et l’éditeur californien d’ajouter dans un communiqué : “Pour 1,28 million de dollars, l’offre de Microsoft ne serait disponible que trois ans, alors que celle d’Oracle, qui coûte 450 000 dollars, procure une licence permanente et trois ans de mise à jour.” Cette simulation, fondée sur le coût des licences clients Enterprise Core CAL (client access license) des serveurs Windows, Exchange, Management et SharePoint Portal de Microsoft, provoque de vives réactions au sein de la firme de Redmond. “Le coût d’Exchange 2000 est à peu près similaire à celui de Collaboration Suite. De plus, la suite logicielle d’Oracle n’offre pas la même couverture fonctionnelle que celle de Windows, Exchange, Management et SharePoint réunis !”, s’exclame Éric Mijonnet, ingénieur à Microsoft France. “Outre les outils de conférence, de partage d’applications et la messagerie unifiée, Collaboration Suite fournit le portail de gestion documentaire Oracle9iAS Portal”, rétorque Kim Payne, directeur marketing Europe chez Oracle. Il ajoute : “Il ne s’agit pas seulement du coût de possession mais surtout du coût d’administration. Collaboration Suite bénéficie des techniques éprouvées de clustering Real Application Clusters d’Oracle9i et de la haute disponibilité d’Oracle9iAS.” Vantant les mérites du scanner de virus d’Oracle inclus au sein du logiciel Email, la puissance de ce serveur et la tolérance de panne d’Oracle9i, Larry Ellison ironisait sur les failles de sécurité de Microsoft : “Les utilisateurs ne s’apercevront même pas du changement, à l’exception d’un fonctionnement plus rapide et d’une absence de virus.” Une promesse qui reste à tenir.
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