Depuis l’annonce, à la fin de septembre, de la création d’une fork d’OpenOffice.org baptisée LibreOffice, Oracle, principal sponsor de « OOo » avait gardé le silence. Il y a quelques jours, le 13 octobre, l’éditeur a publié un communiqué pour souligner sa volonté de soutenir le développement de la suite bureautique open source. Le texte ne raconte rien de bien passionnant.
Oracle y évoque les versions 3.2.1 de la suite bureautique gratuite, ainsi que la version de test 3.3 et se pose en chantre du soutien au développement de certaines technologies open source, comme Linux, PHP, Apache, Eclipse, GlassFich, VirtualBox ou encore MySQL. En creux, le communiqué laisse entendre qu’Oracle ne fera pas don du nom OpenOffice.org à LibreOffice, et que l’entreprise n’apportera pas son soutien à cette nouvelle initiative, comme les « dissidents » l’invitaient à le faire au moment de lancer LibreOffice et The Document Foundation (TDF).
Si Oracle compte maintenir en vie OpenOffice.org, la question se pose de savoir avec quelle communauté (laquelle fête, au passage, ses 10 ans). Lors de la dernière réunion du conseil de la communauté, le 14 octobre (voir ici les échanges issus du chat sur IRC), Louis Suárez-Potts, employé d’Oracle, a demandé aux membres dudit conseil, ayant rejoint TDF de démissionner de leurs fonctions. « Votre rôle au sein de la Document Foundation et LibreOffice rend votre position de représentant au sein du conseil d’OOo impossible et intenable, y écrit-il. Cela crée de la confusion, c’est un vrai conflit d’intérêt ».
Hémorragie
Etaient notamment visés Olivier Hallot, Charles Schulz, Christoph Noack ou encore Cor Nouws, initiateurs de TDF et LibreOffice. Selon nos informations, certains d’entre eux annonceront leur démission lors du prochain conseil la semaine prochaine.
La confusion règne aujourd’hui. Oracle a-t-il demandé à son employé de pousser les dissidents au départ, eux qui souhaitaient visiblement achever leurs tâches au sein d’OOo avant de démissionner ? Est-ce une initiative individuelle ou une vraie déclaration de guerre ? Rien n’est clair. « Oracle ne contrôle plus rien. Et de toute façon, ils sont plus intéressés par leur version payante, Star Office, que par OpenOffice.org », indique une source proche du dossier.
Selon une source proche du dossier, l’hémorragie au sein de la communauté d’OpenOffice.org est enclenchée. « La quasi-totalité de l’équipe assurance qualité s’en va. La plupart des volontaires de l’équipe marketing aussi. 90 % des membres des équipes de localisation [qui traduisent la suite en différentes langues, NDLR] ont soit déjà commencé à travailler sur LibreOffice, soit travaillent sur les deux suites », indique cette même source.
Affaire à suivre donc. The Document Foundation a prévu de dévoiler dans les semaines qui arrivent les axes de développement de LibreOffice.
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