Par le passé, Oracle n’avait pas pour réputation de choyer les développeurs”, lance sans ambages René Bonvanie, vice-président e-marketing d’Oracle. Les temps changent. “Nous voulons désormais transformer ces mêmes développeurs en évangélistes des technologies Oracle”, s’empresse-t-il d’ajouter.
Cette quête de séduction a démarré il y a deux ans, lors de l’inauguration du réseau OTN (Oracle Technology Network), le site du numéro un des SGBD réservé aux programmeurs et rassemblant toutes les ressources utiles à une bonne compréhension des techniques de développement d’Oracle.
Un package original
De vingt mille en janvier 1999, le nombre d’adhérents à OTN approche aujourd’hui les neuf cent mille, à raison de deux mille nouveaux abonnés par jour. “Les téléchargements quotidiens de logiciels Oracle représentent 5 To”, indique René Bonvanie. Ce nouvel engouement des développeurs Internet pour les outils Oracle n’est d’ailleurs pas sans se ressentir sur les résultats de l’éditeur dans ce compartiment (hors serveurs d’applications). Sur l’exercice 2000, le chiffre d’affaires tiré des ventes de licences d’outils de développement s’est élevé à 320 millions de dollars (2,2 MdF) et renoue avec la croissance – 4 % – après deux ans de stagnation.
Fort de ces retombées, Larry Ellison, le PDG d’Oracle, enfonce le clou. A l’heure de l’annonce de “. Net”, la future stratégie de services Web de Microsoft, il vient de déballer sa nouvelle artillerie vouée à la création d’applications e-business. Surnommée ironiquement “. Now” (les produits qui la composent sont en effet disponibles immédiatement), elle se nomme officiellement Oracle Internet Platform (OIP).
Partie intégrante d’OIP, Oracle Internet Developer Suite, iDS (voir encadré), regroupe tous les outils de développement de l’éditeur jusqu’ici vendus séparément. Pour Gary Bloom, actuel Executive Vice President d’Oracle, cette suite constitue “le changement le plus radical jamais opéré par Oracle dans sa façon de packager ses produits depuis sa création”. Les programmeurs sont encore une fois dorlotés : ils débourseront 4 995 dollars (35 000 F) par utilisateur nommé pour se payer iDS, au lieu des 14 000 dollars correspondant au cumul des prix de chaque produit. Cela incite René Bonvanie à avancer que le développement côtoie la gratuité : “Ce qui coûte, c’est le déploiement.”
De fait, les applications conçues avec Oracle JDeveloper ou Oracle Forms devront, pour être mises en ?”uvre, s’appuyer sur Internet Application Server (iAS), la dernière version du serveur d’applications d’Oracle, dont le prix est basé sur l’unité de puissance : le mégahertz – de 5 à 150 dollars (35 à 1 050 F) par MHz, selon la version d’iAS. L’idée du géant des bases de données est de disposer d’une palette complète de produits intégrés – inutile alors de faire appel à des outils tiers -, destinés à la construction d’applications Internet. Un package que le PDG d’Oracle aimerait voir préinstallé sur le maximum de serveurs de constructeurs partenaires. Premier convaincu : Compaq qui, dans le cadre d’un accord courant sur trois ans à compter du dernier trimestre 2000, vendra ses machines Proliant, Tru64 Unix, OpenVMS et Himalaya équipées d’OIP. Dell serait le deuxième intéressé.
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