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Oracle revient à un semblant de simplicité

Si l’éditeur a reculé sur les tarifications à l’unité de puissance et simplifié ses modèles, les évolutions restent complexes à chiffrer.

Simplification, transparence, intransigeance. En trois mots et moins d’un an, Oracle s’est refait une santé. Reculant sur son modèle de tarification à l’unité de puissance universelle (UPU) ?” introduit en décembre 1999 et supprimé en juin 2001 suite à une levée de boucliers des utilisateurs ?”, l’éditeur l’a “simplifié “. Fini les calculs compliqués pour déterminer la puissance processeur allouée au système de gestion de base de données (SGBD). Désormais, deux options cohabitent.Destinée aux utilisateurs internet, la première option se calcule à partir du nombre de processeurs mis en jeu. “Très simple, cette tarification est exactement ce que nous demandait l’utilisateur, affirme Thierry Collet, directeur des opérations d’Oracle France. De plus, la tarification au processeur a baissé en moyenne de 60 % par rapport à celle calculée sur l’unité de puissance.” La seconde option touche plutôt les applications de type client-serveur et se base sur la notion d’utilisateur nommé. Si Oracle affirme en avoir profité pour réduire drastiquement le coût de ses licences, il clame encore plus fort sa fermeté sur les tarifs affichés.

A partir de 250 000 dollars, un contrat se négocie

Misant à la fois sur les tableaux du SGBD et du progiciel de gestion intégré (PGI), la firme de Redwood a tout de même cherché une cohérence en matière de tarification. Tout d’abord, les systèmes de remises sont identiques et basés sur le montant de l’achat. Elles sont, par exemple, nulles pour un achat compris entre 0 et 25 000 dollars, puis augmentent par paliers de 5 % pour atteindre 15 % entre 100 000 et 250 000 dollars. Au-delà, place à la négociation. Second point commun entre la base de données et le PGI, le calcul à l’utilisateur nommé. Il s’agit là, selon la terminologie d’Oracle, “d’une personne autorisée à utiliser le programme installé sur simple ou multiserveur, sans tenir compte de l’utilisation active du logiciel à un moment donné (il s’agirait alors d’utilisateurs concurrents ?” NDLR) ; un périphérique utilisant ce logiciel est comptabilisé comme utilisateur nommé “.

Un vrai casse-tête pour les directeurs informatiques

Ces systèmes de tarification entraînent, bien sûr, leur lot d’effets de bord plus ou moins pervers. Le principal touche les migrations à cheval sur deux tarifications quand il s’agira, par exemple, de passer d’une tarification à l’utilisateur concurrent à celle basée sur le nombre de processeurs. Ne pouvant plus s’appuyer sur ses anciennes grilles de calcul, le directeur informatique peinera à établir le nouveau prix.Le deuxième effet de bord possible touche l’architecture elle-même. La tarification au nombre de processeurs incite à regrouper les traitements sur un nombre réduit de machines. Si la stratégie informatique de l’entreprise consiste à paralléliser les traitements, elle risque de se retrouver dans une situation embarrassante : remplacer deux serveurs par un autre plus puissant peut engendrer un surcoût. Il convient donc impérativement de se méfier de la fausse impression de facilité véhiculée par la nouvelle tarification.

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Philippe Billard