Le 28 août dernier, Oracle a fait un cadeau aux entreprises, en leur proposant gratuitement OracleSalesOnline. com, un service en ligne de gestion des forces de vente. Cette offre ne s’adresse pas directement aux grands comptes, mais aux entreprises de 5 à 500 employés. Le module proposé, issu de E-Business Suite 11i, reproduit à l’identique les fonctions de base du module Sales Online, qui figure parmi les 50 que compte l’application Oracle CRM. “Oracle Sales Online dispose certes de fonctions de base, mais c’est le minimum dont un commercial a besoin “, explique Jean-Marc Defaut, le responsable du marketing GRC chez Oracle France.
Pour souscrire à Oracle Sales Online, les entreprises, ou les particuliers, doivent uniquement remplir un formulaire d’inscription en ligne. Un code d’accès leur est ensuite adressé par e-mail. Le service s’utilise avec un navigateur. D’ici à la fin de l’année, une passerelle WAP, fondée sur la technologie Portal-to-Go d’Oracle, sera disponible sur le site. Aujourd’hui, le service revendique environ 400 utilisateurs, dont une majorité outre-Atlantique, bien que l’accès depuis d’autres pays soit possible.
Les modalités techniques restent encore floues
L’ensemble du service est assuré par l’éditeur, de l’hébergement du matériel et de l’application à l’administration de la base de données. Pour l’assurer, Oracle utilise des serveurs Unix HP, des batteries de disques EMC et des routeurs Cisco. L’ensemble des données utilisateurs est stocké sur une seule et même base Oracle 8i. Sa fonction Virtual Private permet, selon l’éditeur, de sécuriser les données des utilisateurs en définissant des espaces propriétaires protégés. “Cette plate-forme peut gérer les connexions simultanées de milliers d’utilisateurs “, assure Jean-Marc Defaut, sans être plus précis. Toutefois, ce module est installé au sein du centre de données d’Oracle, là où est déjà hébergé Oracle Business Online, le centre de location d’applications distantes, où se trouve le PGI maison, Oracle Applications. Le service bénéficie bien entendu d’une installation redondante (Raid), d’une surveillance constante du parc de serveurs et de diverses options de sécurité (cryptage triple DES, coupe-feu, remontée de problèmes, etc. ). Malgré tout, Oracle reste discret sur le mode d’application de ces techniques à Oracle Sales Online, même s’il affirme ne pâs négliger cet aspect. D’autant plus que, “d’ici à la fin de l’année, des fonctions payantes plus évoluées de gestion des commissions, des déplacements ou encore de campagnes marketing seront proposées sur le site “, déclare Jean-Marc Defaut. Ce qui ne constitue encore qu’une étape, puisqu’en mai 2001 toutes les applications d’Oracle E-Business Suite 11i (GRC, achat de biens en ligne) seront disponibles et payantes.
Pour l’heure, la gratuité des fonctions proposées attire sur Oracle les foudres de ses détracteurs, qui ne voient là qu’une opération marketing. À commencer par Siebel, son concurrent direct sur le secteur de la gestion de la relation client. “De notre point de vue, il n’y a aucun changement et cela ne touche pas notre marché, déclare Tom Siebel, le directeur général de Siebel, sur le site de Bloomberg. Depuis deux ans, Oracle offre gratuitement sa suite de GRC [par le biais de partenariats, Ndlr]. Ils ne peuvent forcer les gens à l’acquérir. Maintenant, ils utilisent leur infrastructure Internet pour gagner des parts de marché. Encore une fois, cela ne nous touche pas.”
Siebel reste leader
De fait, les ventes de licences de logiciels de GRC d’Oracle sont moindres que celles de Siebel. Pour leur dernier trimestre fiscal, clos en juin, elles atteignaient 387,7 millions de dollars (436 millions d’euros) pour Siebel, contre 113 millions de dollars (127 millions d’euros) pour Oracle, selon le Gartner Group. Toutefois, Oracle a réalisé 161 % de croissance sur ces ventes (pour une augmentation globale de 61 % des ventes logicielles, qui se montent à 447 millions de dollars – 503 millions d’euros).
Avec OracleSalesOnline. com, il est évident que l’éditeur espère séduire de nouveaux clients, en leur laissant entrevoir une infime partie de ses produits. Mais il poursuit deux autres buts : “Nous voulons à la fois progresser dans les secteurs de la FAH et de la GRC “, confie Jean-Marc Defaut. C’est pour cette raison quOracle a commencé par introduire un de ses modules de GRC, de surcro”t “le plus simple à mettre en ?”uvre pour une entreprise “. Oracle entend bien gagner des parts de marché sur la GRC et devenir le numéro un, devant Siebel. Un projet réalisable pour le deuxième éditeur de logiciels du monde. Toutefois, la méthode employée reste sujette à caution, en particulier la légèreté avec laquelle l’éditeur distille des informations, tant sur la technique que sur la sécurité. Oracle semble avoir mis sur pied cette opération un peu hâtivement. C’est du moins l’impression qui domine.
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