C’est pour bousculer la suprématie de Microsoft et de Lotus sur le terrain du travail de groupe que Larry Ellison, le PDG d’Oracle, a proclamé le 10 juillet dernier l’arrivée imminente ?” avant la fin de 2002 ?” d’une nouvelle suite de travail collaboratif, Oracle Collaboration Suite (OCS).Cette annonce aurait pu faire l’effet d’une bombe si le géant des bases de données en était à sa première incartade dans le domaine du groupware. Or, Oracle a tenté d’occuper ce créneau initialement en… 1993, date de sortie d’Oracle Office. Près de dix ans plus tard, l’argument technique pour vanter OCS reste le même qu’à l’époque d’Oracle Office : la base de données. Le stockage des messages du serveur de messagerie Oracle 9iAS Email, lancé en mars 2001, sur lequel s’appuie OCS, est centralisé dans le SGBD Oracle 9i, fort de ses capacités de clustering au travers d’Oracle 9i Real Application Cluster (RAC). Avantages à la clé : meilleure robustesse, fiabilité accrue et montée en charge bonifiée. Et ce face à la cible marketing de Larry Ellison : Microsoft Exchange.
Une tarification revue à la baisse
Dans une note de décembre 2001, Maurene Grey, directeur de recherche chez Gartner, estimait que “l’inaptitude d’Oracle 9iAS Email à exploiter les clients de messagerie Outlook” constituait un sérieux point d’achoppement dans la stratégie de l’éditeur. Un défaut qu’Oracle a comblé en rachetant en juin dernier le Canadien Steltor, qui fournit Outlook Connector, un pont entre les interfaces Messaging API d’Outlook et le protocole standard Imap4.Maurene Grey pointait aussi le coût élevé d’Oracle 9iAS Email ?” 60 000 dollars par processeur pour Oracle 9i et l’option RAC. Avec OCS, Oracle répond par une tarification agressive : 65 euros par utilisateur nommé pour une licence perpétuelle, auxquels il faut adjoindre 16 euros par an et par utilisateur pour les mises à jour et le support technique. Soit “environ un tiers du prix d’Exchange pour une configuration comparable “, d’après Laurent de Lavarène, directeur marketing d’Oracle France. Ce tarif attrayant, qui comprend bien plus qu’Oracle 9iAS Email (voir tableau), suffira-t-il à Oracle pour déstabiliser Microsoft quand, d’après une récente étude de The Radicati Group, 41 % des utilisateurs d’Exchange ont déjà migré vers la version 2000…
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