Larry Ellison, PDG d’Oracle, a profité d’OpenWorld, la conférence annuelle de l’éditeur qui s’est tenue la semaine dernière à San Francisco, pour lancer Oracle 9i. Succédant à la base de données Oracle 8i, le SGBD a été présenté comme une “révolution en matière de base de données Internet “. En l’occurrence la révolution ressemble plutôt à une évolution naturelle du SGBD. Oracle 9i existe en deux versions : Standard et Enterprise. Leur différence tient essentiellement en la présence d’un cache de données dans la seconde. Oracle 9i propose trois modules nécessaires à la mise en place de plates-formes Internet complètes : la base de données proprement dite, le serveur d’applications Oracle 9i Application Server (iAS), et le kit de développement Internet Developer Suite. Ces deux derniers modules, remis à jour pour l’occasion, n’étaient pas inclus dans la version précédente du logiciel. Cette intégration à tous crins est, selon Pierre Dianteill, directeur marketing produits chez Oracle, suscitée par le fait que “les logiciels deviennent des services. L’infrastructure doit s’y adapter. Le but est d’intégrer tout ce qu’il est possible dans une base de données, afin de satisfaire les besoins de tous, que ce soit les start-up, les PME ou les grandes entreprises “.
Oracle 9i Database ajoute quelques fonctions à la version précédente. Certaines d’entre elles sont plus particulièrement destinées aux fournisseurs d’applications hébergées (FAH), comme la facturation de la consommation et des services, accessibles également avec les outils de développement. Des fonctions sur lesquelles Oracle reste, pour l’heure, assez vague. Toujours à destination des FAH, le moteur Olap (On-Line Analytical Processing) est intégré à Oracle 9i Database. Il permet la personnalisation de l’interface d’un utilisateur en fonction de son profil. Ce moteur vient en complément des fonctions d’ETL (Extract, Transform and Loading) pour le remplacement de données modifiées dans la base, et de data mining, déjà intégrées à Oracle 8i.
L’arrivée d’un cache dynamique
Au sein d’Oracle iAS, le module Real Application Cluster (une évolution d’Oracle Parallel Server) autorise un accès simultané en lecture ou en écriture à une donnée à partir de plusieurs serveurs d’un cluster. Une option rendue possible par le module Architecture Cache Fusion. Grâce à une supervision globale des caches de chacun des serveurs, seule la mise à jour de la donnée la plus récente est prise en compte. Ce qui, selon Larry Ellison, permet “d’encaisser n’importe quel type de panne sans que personne ne s’en aperçoive. Les utilisateurs auront toujours accès à leurs données “. Mais, comme le fait remarquer Betsy Burton, analyste au Gartner Group, “moins de 10 % du parc installé d’Oracle utilise vraiment les fonctions de clustering “.
L’intégration d’un serveur de cache dynamique, disposé entre le serveur d’applications et le serveur HTTP, est une innovation de taille en terme d’accélération dans le traitement des requêtes. Son rôle consiste à stocker les objets XML ou Java les plus utilisés et de les mettre à disposition du routeur en court-circuitant le serveur HTTP. Inclus dans la version Enterprise, l’impact de ce cache se fait aussi sentir sur le fonctionnement du SGBD. Pour accélérer les requêtes régulières, le serveur d’applications conserve les tables relationnelles, sans avoir à puiser dans l’infrastructure de gestion (ou back-end).
Trois fois plus rapide que la concurrence…
Cette amélioration des performances est à rapprocher des fonctions évoluées de répartition de charge proposées par le serveur d’applications. L’éditeur est d’ailleurs tellement sûr de sa nouvelle suite que, toujours provoquant, Larry Ellison offre 1 million de dollars (1,15 million d’euros) si les sites web conçus avec Oracle 9i ne sont pas trois fois plus rapides que leurs équivalents développés avec les logiciels de Microsoft ou d’IBM.
Internet oblige, Oracle Portal 3. 0 (conçu pour la création et le déploiement de portails d’entreprise), est, lui aussi, inclus dans la nouvelle suite d’Oracle, de même qu’un serveur d’applications distantes destiné aux terminaux sans fil, Oracle iAS Wireless Edition (lire encadré) dédié à l’Internet mobile.
Enfin, l’éditeur a ajouté à Oracle 9i le kit de développement Internet Developer Suite. Il inclut un nouvel éditeur SQL-PL/SQL, une gestion de XSQL, une passerelle Java Server Page (JSP) pour accéder à toute application Java, etc. Le prix d’Oracle 9i se calcule toujours en fonction de la puissance du processeur, à savoir 36 F ht (5,49 ?) par MHz pour la version Standard et 214 F ht (32,62 ?) par MHz pour la version Enterprise.Lancer un défi pour 1 million de dollars afin de soutenir le lancement d’une base de données plus axée Internet que jamais, c’est du Larry Ellison tout craché. C’est aussi une réponse à IBM, qui empiète sur les parts de marché d’Oracle avec sa suite intégrée WebSphere, et à Microsoft, avec SQL 7. Néanmoins, Oracle reste dans la logique du marché, le produit tout-en-un ou fortement intégré devenant une tendance lourde. Difficile pour des ” visionnaires ” de passer à côté.
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