La prochaine fois que vous regarderez un match de la coupe du monde, décrochez un peu de l’action pour jeter un coup d’œil aux photographes placés sur les bords du terrain. Vous noterez deux choses : leur équipement est gros et lourd, et ils sont tous équipés en Canon ou Nikon. Avec son nouveau 4000 mm f/2.8 G Master (SEL400F28GM), Sony veut changer la donne.
Ce téléobjectif professionnel est en effet la réponse tant attendue aux photographes professionnels de sport qui, quoi qu’alléchés par les performances délirantes de l’Alpha A9 (20 images de 24 Mpix par seconde avec suivi AF pendant 12 secondes), ne pouvaient même pas considérer l’appareil à cause du manque de téléobjectif. Car si Sony a développé de nombreuses optiques (focales fixe pros, zoom pros) son parc ne comptait jusqu’à présent pas de téléobjectif professionnel haut de gamme.
Car, nous avions oublié de le préciser, ce mastodonte est cher. Très cher : 12.000 euros. Trop cher ? Pas du tout, puisque la concurrence est à ce prix (le Nikon 400mm f/2.8 E AF-S FL ED VR à 13.000 € et le Canon 400mm EF f/2.8 L IS II USM à 11.000 €). Mais le prix est voisin, l’optique de Sony est plus moderne (mais les deux concurrents sont sur le marché depuis bien plus longtemps) : sa formulation optique est taillée pour les capteurs très denses en pixels, son nouveau moteur linéaire de mise au point est ultra rapide.
Mais avant même de l’avoir testé, ce qui impressionne sur la fiche technique c’est surtout son poids plume… pour sa catégorie entendons-nous bien ! Car quand les Canon et Nikon s’affichent à 3,8 kg chacun, le Sony ne pèse « que » 2,9 kg soit 900 bons grammes en moins. Qui feront la différence pour les photographes de sport lors des mouvements tels que les balayages verticaux (saut en hauteur, etc.) ou les suivis de sujets rapides (footballeurs, avions en voltige, etc.).
Optique moderne, le Sony 400 mm f/2.8 G Master profite de nombreuses fonctions attendues (porte filtre, nombreuses commandes sur le côté) et surprises (recadrage APS-C intégré, etc.). Mais il annonce surtout une nouvelle gamme.
Le début d’une série pour les J.O.
Avec une telle optique, Sony répond à un des besoins des photographes. Un seul ? Oui, car selon les disciplines et les spécificités de la pratique (sport, mais aussi nature), les professionnels et (riches) passionnés utilisent soient un 300 mm, un 400 mm, un 500 mm un 600 mm ou un zoom pro tels les 200-400 mm f/4 ou 180-400 mm f/4 de Canon et Nikon. En clair : le 400 mm était la première étape, mais il reste 4 téléobjectifs majeurs à développer afin de satisfaire tout le monde (bon, y’a aussi le 800 mm, mais là c’est de la super niche). Les ingénieurs « optique » de Sony ont encore du pain sur la planche… et peu de temps avant l’événement majeur de 2020 : les J.O. de Tokyo.
Une compétition qui sera un match géant pour tous les groupes technologiques japonais : entre Panasonic qui y lancera ses premières caméras 8K, Canon et Nikon qui devraient y faire la démonstration de leurs hybrides, etc. les stades du Japon seront autant d’arènes pour les géants nippons. L’objectif de Sony étant de voir, au milieu des appareils Canon et Nikon, des photographes professionnels utiliser ses Alpha. Avec ce 400 mm, un bon pas a été fait, mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.
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