Opodo (opportunity to do) sera la marque numéro 1 du tourisme online d’ici à 2004. C’est en tout cas la promesse de Giovanni Bisignani, son président et ex-PDG d’Alitalia, pour cette nouvelle société européenne initiée par neuf compagnies aériennes européennes.Tous les grands transporteurs nationaux y sont représentés : Air France, British Airways et Lufthansa, détenteurs chacun de 22,8 % du capital, Alitalia, Iberia et KLM (9,14 %), Finnair (1,7 %), Aer Lingus et Austrian Airline (1,1 %).Ces compagnies ont investi un total de 128 millions d’euros (840 millions de francs) dans ce service en ligne de voyages, décliné en sept sites nationaux : britannique, allemand, français, espagnol, néerlandais, italien et suédois.
La version allemande devrait voir le jour la première en décembre. Les autres devant suivre courant 2002 et début 2003.
Concurrents vigilants
Opodo arrive sur le marché européen de la vente de billets online avec les mêmes armes que son prédécesseur aux États-Unis, Orbitz, initiative de cinq compagnies aériennes américaines.Entité indépendante de ses actionnaires, Opodo mise toutefois sur cette filiation pour développer une politique tarifaire agressive : “Nos clients bénéficieront de tarifs négociés auprès des compagnies aériennes sur 80 % de la capacité disponible dans chacun des marchés européens sur lesquelles nous serons présents“, affirme Giovanni Bisignani.Cette promesse risque cependant d’être difficile à tenir. Les concurrents, Lastminute et Ebookers en tête, auront en effet à c?”ur de s’assurer auprès des instances de réglementation européenne qu’Opodo ne franchit pas les limites de la concurrence déloyale en bénéficiant de privilèges tarifaires de la part de ses fondateurs.Pour l’heure, l’équipe dirigeante de la société, composée d’anciens responsables de British Ariways, Hertz, ou encore Cendant ?” le groupe hôtelier américain, récent acquéreur du système de réservation électronique (GDS, Global Distribution System) Galileo ?”, déploie des trésors d’efforts marketing.
50 millions d’euros seront investis pour asseoir la marque. Près de la moitié du budget.La force de frappe mise en avant par Opodo est impressionnante : il sera possible aux internautes de réserver leurs billets auprès de 490 compagnies aériennes, 55 000 hôtels et 23 500 centres de locations de voitures.Mais rien d’exceptionnel à cela puisqu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un accord, de surcroît non exclusif, passé avec Amadeus, le leader européen des GDS, et avec son rival américain Galileo.
Un retard difficile à combler
En revanche, Sabre, leader mondial des GDS, ne fait pas encore partie des partenaires. Pour l’heure, ce dernier fait cavalier seul avec le pure player français Karavel.com, créé par Christian Blanc, ancien PDG d’Air France, dans lequel il a pris une participation.L’opération préfigure ?” selon William J. Hannigan lui-même, PDG de Sabre ?” l’ambition du groupe d’exporter sur le marché européen Travelocity, le site de tourisme dont Sabre détient 70 %. Travelocity est par ailleurs le chef de file du secteur, avec Expedia, sur le marché nord-américain.Sur un marché européen dont les ventes devraient dépasser celles du marché américain d’ici à 2003, selon Forrester Research, nul doute que Sabre aura à c?”ur de mettre les bouchées doubles pour bénéficier de la notoriété de sa marque Travelocity, tandis qu’Opodo restera jusqu’à décembre une coquille vide, peu connue du grand public.Et qui aura déjà fort à faire avec ses concurrents européens : Ebookers, présent dans 11 pays et proposant des tarifs négociés auprès de 120 compagnies aériennes, et Lastminute, détenteur de Degriftour, présent dans 9 pays, ont pris une avance qui, pour Opodo, sera très difficile à combler.
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