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Opération dans la troisième dimension

Les systèmes de navigation associant représentation en 3D et images captées en temps réel révolutionnent la chirurgie. A l’hôpital Edouard-Herriot, à Lyon, cette technologie est couramment utilisée en ORL.

La petite Inès, deux ans, va entrer en bloc opératoire. Elle souffre d’une imperforation de la fosse nasale qui l’empêche de respirer normalement. L’intervention chirurgicale, qui consiste à créer un orifice, se pratique sur l’enfant âgé de six mois à deux ans lorsqu’une seule fosse est obstruée, et en urgence, à la naissance, si les deux sont bouchées.

Une technique de précision

“Autrefois, on aurait opéré à travers le palais, ce qui aurait occasionné des cicatrices et de lourdes suites opératoires”, rappelle Patrick Froehlich, chirurgien à l’hôpital Edouard-Herriot de Lyon. “Depuis l’arrivée du matériel pour opérer par endoscopie dans les années 90, on peut passer par le nez, mais cette technique chirurgicale de précision n’est pas sans risque pour les orbites et les méninges. Aujourd’hui, le système de navigation tridimensionnel représente une véritable révolution pour la chirurgie ORL.”L’hôpital est, en effet, équipé du système de navigation VectorVision, le premier installé en France par la société BrainLab et le seul, avec celui de Lyon Sud, à être utilisé pour l’ORL pédiatrique.Douze systèmes sont actuellement en service dans l’Hexagone, en ORL, mais aussi en neurochirurgie et en orthopédie. “Ce système de navigation nous permet de combiner une approche endoscopique et une approche radiologique, c’est-à-dire des vues internes et externes”, explique le professeur Froehlich. “En couplant les vues obtenues par des scanners et la vision en temps réel de l’endoscope, on peut pratiquer une chirurgie au plus près de la zone malade.”Moins d’une heure plus tard, Inès est opérée. “Le temps passé à installer la machine et à effectuer les vérifications au cours de l’intervention est largement compensé par la réduction de la durée effective de l’opération”, commente le chirurgien. Un des autres avantages de ce système de navigation tridimensionnel est sa simplicité. En effet, il n’est pas nécessaire de s’y connaître en informatique pour l’utiliser, et le chirurgien peut effectuer lui-même tous les réglages, à l’aide d’une simple télécommande.Les logiciels de représentation en 3D et de cartographie du système déchargent le praticien de l’attention qui est nécessaire pour se représenter un crâne en volume à partir des coupes horizontales du scanner ou pour localiser son geste dans l’anatomie du patient. Il peut donc se concentrer sur son intervention, suivant en temps réel sur l’écran le mouvement de ses instruments. Un surcroît de précision qui permet de raccourcir le temps de l’opération et de réduire les risques de complications postopératoires.Inès s’éveille. Elle pourra bientôt respirer comme n’importe quel enfant

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Nathalie Bloch-Sitbo