Un an et demi après avoir annoncé la disponibilité du
dispositif de blocage des mobiles pour lutter contre le vol, Bouygues Telecom, Orange et SFR récidivent. Réunis sous la bannière de l’Afom (Association française des opérateurs
mobiles), ils lancent une nouvelle campagne d’information intitulée ‘ Mobile volé, mobile bloqué ‘
[qui comprendra deux vagues d’affichage, plus de 15 millions de dépliants
d’information, un
site dédié, NDLR], cette fois en partenariat avec le ministère de l’Intérieur et neuf constructeurs.Ils rappellent ainsi leur objectif de ‘ rendre inutiles les vols de mobiles et dissuader les éventuels voleurs en bloquant les mobiles volés en les rendant inutilisables sur les réseaux des trois opérateurs
français ‘.A grand renfort de pédagogie, l’Afom incite les utilisateurs victimes d’un vol à, non seulement appeler le service client de leur opérateur pour bloquer la ligne, mais aussi à bloquer le téléphone lui-même. Ils doivent
pour cela déposer une plainte en indiquant le numéro EMEI (International Mobile Equipment Identity), numéro unique de 15 chiffres inscrit sous la batterie du mobile et sur l’étiquette du coffret d’emballage ou
disponible en composant *#06# sur son clavier. Puis ils doivent envoyer une copie de la plainte au service client de l’opérateur, qui enregistre le numéro EMEI dans une base de données commune aux trois opérateurs. Le mobile volé est ainsi
bloqué et inutilisable sur les trois réseaux par le voleur ou le receleur. En revanche, leur dispositif s’avère toujours impuissant contre les filières qui écoulent les mobiles volés dans les autres pays européens, où le blocage des appareils est
inopérant. Seules une coopération entre les opérateurs internationaux permettra de sattaquer à ce problème.
Un dispositif mal connu des utilisateurs
Encore faut-il avoir sous la main ce fameux numéro EMEI… Selon une enquête TNS Sofrès, 52 % des Français utilisant un mobile ignorent ainsi son existence. 60 000 numéros seulement ont d’ailleurs été
enregistrés dans la base de recensement des EMEI depuis la mise en place du dispositif en France. Or, selon Michel Gaudin, directeur général de la Police nationale, 185 000 téléphones mobiles ont été volés en 2003 dont 55 000 avec
violence, soit 23 % de plus qu’en 2002. Un appareil est ainsi volé toutes les deux minutes en France, ‘ un véritable phénomène de société ‘, souligne Pierre Bardon, président de l’Afom, qui dément
toutefois les informations selon lesquelles les opérateurs seraient largement gagnants dans l’affaire.Et, avis aux amateurs, les opérateurs se montrent fermes sur les fausses déclarations de vol en rappelant qu’il s’agit ‘ d’un délit qui ne permet ni de suspendre l’abonnement ou d’y
mettre fin, ni de demander un téléphone neuf à son opérateur ou à sa compagnie d’assurance ‘. L’utilisateur, lésé, se voit contraint de prouver sa bonne foi. Et cela ne suffit pas toujours : épinglés à de
nombreuses reprises sur les
clauses abusives de résiliation, les opérateurs maintiennent leur position : ‘ Le vol de mobile n’est pas un motif de résiliation de
l’abonnement ‘, indique Pierre Bardon.
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