Les opérateurs mobiles virtuels, ou MVNO (pour Mobile Virtual Network Operators), sont à la mode. Toute entreprise, quelle qu’elle soit, peut ainsi fournir des services de téléphonie cellulaire, sans être propriétaire de licence, de réseau radio physique, et sans détenir nécessairement d’infrastructures logiques (commutateurs). L’intérêt est immédiat pour les opérateurs de téléphonie fixe ou les jeunes pousses télécoms. Pour les acteurs en dehors de ce secteur, c’est un nouveau canal d’accès à leurs clients. “La valeur ajoutée d’un opérateur virtuel est de pouvoir concevoir une offre en fonction de ses clients, qu’il connaît très bien” avance Mikaël Garandeau, analyste indépendant. En devenant opérateurs mobiles virtuels, par exemple, les banques peuvent développer des plates-formes de paiement.
Virgin Mobile a conquis 1,25 million d’Anglais
Pour les médias, l’intérêt de l’activité MVNO est de contrôler la diffusion et le paiement du contenu. Les distributeurs, quant à eux, miseront sur leur marque et leur force de frappe pour “faire du chiffre”. Outre-Manche, Virgin est déjà emblématique d’une certaine réussite. Lancée en novembre 1999, la marque Virgin Mobile a déjà conquis 1,25 millions de clients anglais, et même reçu des récompenses.La France, dans ce domaine, affiche son retard. La seule initiative concrète est le fait de Vivendi, qui a lancé Universal Music Mobile, en réalité, plutôt une marque de SFR qu’un réel opérateur virtuel. Carrefour était en discussion avec Orange, mais n’a pas donné suite. Le projet de Valoris et Chrysalead d’un MVNO en marque blanche paraît gelé, faute de financements. Tele2, lui, demeure motivé. Selon un analyste, les opérateurs GSM “sont assis sur un tas d’or et ne veulent pas le partager”. Cependant, grâce à de nouveaux venus, des opérateurs mobiles virtuels en marque blanche pourraient voir le jour. Une entreprise pourrait, ainsi, devenir opérateur mobile de ses clients, mais aussi, pourquoi pas, de ses salariés ou partenaires.
Une start up française teste ses premiers services
Transatel, jeune pousse française qui gère ses propres cartes SIM et numéros, pourrait bien faire figure de pionnière en matière de prestataires mobiles sans réseau. La société est aujourd’hui en pourparlers avec des sociétés de services informatiques. Des accords pilotes ont déjà été signés avec Bouygues Télécom en France et avec One2One en Angleterre, comme en Belgique. “Les opérateurs ont tant à faire sur le marché grand public que, sur celui de l’entreprise, ils se concentrent sur les appels d’offre de grands comptes et accueillent volontiers des initiatives telles que la nôtre pour traiter les PME”, confie Jacques Bonifay, président de Transatel. Pour l’instant, il vise les salariés itinérants de ces entreprises. La société teste des services de messagerie unifiée fixe-mobile, d’accès à l’intranet ou au portail WAP, ainsi que des tarifs attractifs pour les appels passés depuis l’étranger. La jeune pousse hexagonale est confiante. “ Il y aura tant à faire pour développer les applications data mobiles que les opérateurs stimuleront l’émergence de fournisseurs de services de type MVNO pour cibler certains marchés “.
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