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” Open source : effet de mode ou tendance majeure ? “

Les caractéristiques de la démarche open source sont connues : accès par tous au code source, possibilité de proposer des améliorations et de profiter de toutes…

Les caractéristiques de la démarche open source sont connues : accès par tous au code source, possibilité de proposer des améliorations et de profiter de toutes ces évolutions. Rendu possible grâce à internet, le mouvement open source regroupe un million de développeurs dans le monde. Le modèle économique est celui de la quasi-gratuité des licences logicielles et de la rémunération des services tels que la formation et l’assistance.Les succès actuels sont célèbres : Linux, Apache, les langages Perl, PHP, Python, la base de données MySQL… Ce qui est moins connu, c’est le grand nombre d’entreprises qui utilisent déjà des logiciels open source pour des applications stratégiques. Citons, entre autres, Amazon pour son web, Google avec ses 10 000 serveurs Linux, la Bourse de New York, qui a remplacé 180 serveurs Unix par un mainframe IBM sous Linux, Daimler-Chrysler pour ses simulations de crashs… Qualité, fiabilité, adaptation rapide aux changements et modularité sont les grands avantages de l’approche open source. La sécurité est un paradoxe amusant : dire que les produits ouverts sont plus sûrs que les produits fermés surprend. Mais il est difficile de cacher un “back-orifice” ou un virus dans un programme ouvert ! L’avantage le plus cité, la réduction des coûts ?” certes important ?”, n’est jamais la raison principale du choix d’une solution open source. C’est surtout vrai dans les grandes organisations, très méfiantes face à la gratuité. Heureusement, pour se rassurer, elles peuvent payer cher les services associés.L’année 2002 sera un grand cru open source. Toutes les fonctions horizontales seront couvertes par des produits nouveaux et excellents : Mozilla comme navigateur, Evolution pour les e-mails, et Staroffice pour la bureautique. Autant de chantiers que l’on peut démarrer sans risques. La croissance de Linux sur les serveurs se confirmera, depuis les Pentium ou les Itanium jusqu’aux mainframes IBM. L’offre matérielle va s’étoffer avec l’arrivée de produits tels les PDA de Sharp ou le logiciel Tuxia sur iPaq.Reste un sujet brûlant, complexe : celui du poste de travail classique Wintel. La substitution, sur les postes obèses de type Windows, de l’OS de Microsoft par Linux est techniquement possible, mais, sur le plan de l’organisation, peu probable en 2002. Des mises en ?”uvre limitées, dans des contextes bien précis, sont envisageables et peuvent servir de test avant une généralisation à partir de 2003. Beaucoup plus astucieux, efficace et rentable sera le remplacement progressif de postes obèses par des solutions plus légères chaque fois que le navigateur deviendra l’interface dominante. Dans ce cas, une solution 100 % open source constitue la meilleure réponse, avec Linux et Mozilla comme socle logiciel.L’“open sourcing” de tous les produits logiciels horizontaux deviendra la norme dans les trois ou quatre prochaines années. Les entreprises innovantes ont déjà commencé leur migration open source. En 2002, la majorité des organisations peut monter, sans risques, dans ce train pour se préparer à une généralisation progressive. Ce nest plus le moment de rester sur le quai et de rater la grande innovation logicielle de ce début du troisième millénaire ! (*) [email protected]

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Louis Naugès