Zone industrielle de Marly-la-ville, dans le Val-d’Oise. Il est 17 heures. Un minuscule panneau indique “Ooshop”. Sous l’immense entrepôt ?” une cathédrale de béton de 18 000 m2 divisée en trois travées ?” une vingtaine de préparateurs s’affairent. Chacun pousse un chariot équipé de six bacs, un par client. À leur poignet, un petit appareil à écran indique le chemin à parcourir. Au doigt, une “bague” spéciale leur sert à scanner et à lire les codes barres des commandes où tout est indiqué : descriptif du produit, quantité et emplacement. Le parcours du préparateur, calculé au cordeau et en temps réel par un logiciel, dure entre 1 h et 1 h 30 selon les commandes. L’entrepôt reçoit le matin les produits en flux tendus directement des stocks Carrefour de la région parisienne, au même titre que les autres hypers de l’enseigne. À gauche, les palettes d’eaux minérales et les produits volumineux. Au centre, les denrées à forte rotation et lourdes (petits pots pour bébés, conserves…) sont stockées sur des glissières. Elles iront au fond des cartons. Derrière, les produits à plus faible rotation et fragiles. Ils termineront au-dessus du panier. “Ici, c’est un peu comme un hyper, sans décor et sans clients. Ce sont les préparateurs qui font les courses”, explique sur place Vincent Cornet, le DG d’Ooshop.
Subventionner le client
Comme les autres cybermarchés, Ooshop se bat contre des coûts élevés de préparation et de livraison des commandes. Chaque livraison lui coûte, en moyenne, 15 euros HT. Or, le client n’en paye que les deux tiers : soit 12 euros de frais de port. “Ce n’est pas un secret : comme nos concurrents, nous subventionnons le client”, reconnaît Vincent Cornet.Ouvert en septembre dernier, l’entrepôt de Marly a immédiatement permis de désengorger celui de Vélizy devenu trop exigu avec ses 3 500 m2 de surface. “Nous avions atteint le seuil maximal de 1 000 commandes par jour pouvant être traitées là-bas.” Mais le nouveau centre névralgique d’Ooshop pour la région parisienne compte également alléger les coûts logistiques du cybermarché, en automatisant progressivement les tâches. Car seuls 6 000 m2 sont, pour l’instant, aménagés. Les mètres carrés voisins hébergeront un espace entièrement mécanisé, opérationnel pour la rentrée des classes 2002.
Les chaînes du profit
“L’entrepôt ne sera pas automatisé par des robots, mais les produits arriveront sur des chaînes jusqu’aux préparateurs. Nous gagnerons beaucoup de temps”, nuance le directeur général d’Ooshop. Près de la sortie, les commandes du lendemain, étiquetées, “filmées sur palette” attendent leur camion, un 38 tonnes qui les emmènera vers les centres d’éclatement de Paris et de sa proche banlieue.Tous les produits ne sont pas stockés à Marly : les surgelés et produits frais ?” qui représentent environ 25 % des colis ?” sont préparés dans des entrepôts spéciaux. Une fois l’ensemble regroupé sur les quais d’embarquement, les flottilles de camionnettes Ooshop peuvent débuter leurs tournées locales. En jouant sur l’optimisation de ses coûts de préparation et la hausse régulière de ses commandes, la marque online du groupe Carrefour espère atteindre la rentabilité d’ici à 12 ou 18 mois, malgré ce nouvel investissement de 15 millions deuros.Mais, déjà, une nouvelle équipe de préparateurs, qui font les deux-huit, envahit les rayons.
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