Il a eu GPD, puis AYA et voici ONE X PLAYER. La Chine fourmille de petits constructeurs passionnés de gaming mobile qui affinent, année après année, le format d’une « Switch » sauce PC. Si le Steam Deck est LA console/PC qui a le vent en poupe grâce à la puissance de Valve, ces entreprises chinoises ont pour elles le double argument de la puissance et de la polyvalence.
Car quand le Steam Deck s’affiche comme une console avec un OS maison que l’on peut détourner (et plutôt imparfaitement du reste), les consoles des Chinois comme cette ONE X PLAYER Mini Gundam Edition sont de vrais PC fonctionnant sous Windows 11. En clair : il suffit de la brancher à un écran et à votre kit clavier/souris pour transformer cette console en PC de bureau. Avec vos fichiers, vos logiciels et… vos jeux !
En façade, un écran 800p (1280×800 pixels) tactile. En son cœur, des composants d’ultraportable haut de gamme : un puissant Core-i7 1260P, 16 Go de LPDDR5 et 1 To de SSD NVMe. Ce qui explique un peu le prix de 1260 dollars… en Chine. Car une fois encore, pour se procurer le bijou, il faut passer par l’import, ce qui ajoute des coûts (livraison, TVA à la frontière) et des risques supplémentaires. C’est LE frein majeur à l’achat, après le fait que les marques sont parfaitement inconnues du grand public.
Xe 96 UE : des jeux sont fluides en 800p
Point de GeForce ou de Radeon, la puce graphique intégrée au 1260P d’Intel est la Xe d’Intel. Alors que le géant des processeurs PC s’apprête à faire le grand saut dans l’arène des GPU dédiés aussi bien dans les tours que les PC portables avec sa gamme ARC, il est bon de rappeler qu’il est déjà crédible dans les iGPU intégrés aux processeurs.
En deux générations (IRIS Plus dans Icelake 10e gen, et Xe dans Tigerlake 11e gen et Alderlake 12e gen), Intel a rattrapé AMD et ses Radeon Vega. Moins compatible que son concurrent AMD, la puce d’Intel est cependant tout aussi, voire souvent plus puissante que la Radeon, même en configuration huit cœurs (Vega 8). Dans le futur, RDNA 2 devrait donner l’avantage à AMD avec les Ryzen 6000, mais pour l’heure, Intel fait (enfin !) du bon travail avec ses iGPU.
Comment cela se traduit-il en jeu ? Lors de notre très brève prise en main avec Benjamin, seul Français à avoir pu mettre la main sur la précieuse machine, nous avons été simplement bluffés. Avec pour seul jeu installé « Star Wars Jedi : Fallen Order », notre expérience de jeu est… très limitée. Mais alors qu’il fallait jouer avec les options graphiques pour pouvoir faire tourner le jeu décemment sur un Core de 10e génération, désormais c’est (presque) open bar.
Star Wars Jedi : Fallen Order tourne comme un charme et strictement à plus de 25 images par seconde en 800p, tous les détails à fond. Quelques sacrifices visuels permettraient de pousser le jeu entre 45 et 60 i/s, ce qui laisse présager un vrai confort de jeu sur les titres les plus nerveux. Sans trop perdre de qualité : sur un tel écran, certaines réflexions sont des gimmicks à peine perceptibles pour un supplément de consommation énergétique non négligeables.
Une puissance paramétrable
Quid de l’autonomie ? Si on vous dit « entre 1h40 et 5h00 », vous êtes en droit de penser qu’on se moque de vous… et pourtant non. D’une part, la luminosité ou les accès réseaux et usages ont un impact important sur l’endurance de la batterie 48 Wh embarquée. Mais, d’autre part, son processeur Intel Core i7 1260P (et sa partie GPU intégrée) sont paramétrables sans redémarrage. Selon la puissance requise par vos jeux – Chrono Trigger SNES sur votre bon vieil émulateur ou Cyberpunk 2077 – vous allez pouvoir glisser le curseur de 11 W à 35 W (attention, le processeur est initialement qualifié pour 28 W).
Cette puissance paramétrable, on la retrouve déjà dans le Steam Deck, de Valve. Hors Nintendo ou le retour d’un éventuel Sony – qui gardent le contrôle total de leurs machines (parfois à raison !) – il y a fort à parier que si le format de machine prend, cela deviendra une habitude pour les joueurs que de faire varier la puissance de la machine selon les besoins. La différence requise entre les titres allant souvent du simple au quintuple selon la présence de 3D et d’effets graphiques avancés.
Côté autonomie, en mobilité (longue), il faudra baisser les niveaux de détails pour rester en dessous des 20 W afin de profiter de deux à trois heures de jeux. Pour un trajet en métro ou un usage en position dockée, les modes 28-35W permettront d’avoir plus de punch sur votre écran/TV. Et ne venez pas dire que la puissance n’est pas suffisante pour jouer sur une TV 55 pouces : vous avez terminé Zelda Breath of The Wild sur Switch dans ces conditions, et la qualité graphique du Tegra X1 est à des années-lumière de ce que peut produire un Xe 96 EU !
Les géants attendent, les Chinois travaillent
Tant qu’aucun Asus, Dell, Acer ou HP ne s’empare de ce genre de format, il est vrai qu’il est dur de statuer sur sa pérennité que seuls des acteurs chinois semblent vouloir développer. On ne peut cependant que tenter de suivre les annonces, de plus en plus fréquentes, d’arriver de nouveaux entrants dont les noms ressemblent de plus en plus à des Kamoulox – comme AOKZOE, tout en majuscule oui (ne riez pas) – mais avec des fiches techniques qui font saliver. L’arrivée du Ryzen 6800U dont la partie CPU, mais surtout GPU, devrait enfoncer le processeur du Steam Deck laisse néanmoins imaginer qu’il y a un beau futur pour ces consoles. À moins qu’il ne soit dans le sens des puces ARM, comme le Snapdragon G3x dont nous vous avons parlé en décembre dernier.
En tous les cas, la Switch a fait le travail de popularisation du format, Steam prouve que vous pouvez tirer parti de votre ludothèque PC en mobilité. Mais ce sont les Chinois d’AYA et ONE X PLAYER qui créent les plus belles machines., et qui dessinent vraiment le (potentiel) futur d’un format qui a comme gros bénéfice de ne pas vous forcer à racheter des jeux à chaque changement de plate-forme !
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