Le Novell d’hier n’a plus rien à voir avec celui d’aujourd’hui. Après un passage à vide de quelques années, l’éditeur revient sur le devant de la scène avec une complète réorganisation de sa gamme de produits. Si son offre one Net fait encore figure d’annonce marketing, elle éclaire sur les intentions du constructeur. “C’est une nouvelle orientation, qui reflète à la fois les besoins des utilisateurs, nos efforts en R&D et nos acquisitions”, affirme Chris Stone, vice-président de Novell. François Chazalon, directeur marketing Europe, est plus précis : “one Net propose une solution à tous les problèmes qui se posent à l’entreprise, de l’administration des postes clients à la gestion des identités des utilisateurs.” Cette offre, dont la mise en place s’étendra sur l’année 2003, comprend ainsi trois gammes qui regroupent anciens et nouveaux logiciels. Nterprise rassemble les logiciels d’infrastructure, comme l’OS NetWare 6 (une des principales sources de revenu de Novell, avec 90 millions d’utilisateurs recensés), les messageries GroupWise et NetMail (25 millions d’utilisateurs), mais aussi ZENworks, la solution d’administration de postes clients. Nterprise propose aussi iFolder, un portail pour le stockage. Tout ce qui concerne l’authentification utilisateur et la sécurité est géré par Nsure. La troisième gamme et dernière-née, exteNd, est constituée du serveur d’applications Java et de ses outils connexes, hérités du rachat de SilverStream. Gage d’ouverture, tous les outils fonctionnent désormais avec plusieurs OS. Enfin, le service est assuré par Ngage (qui regroupe les prestations offertes par Cambridge, une société rachetée l’an dernier) et des sociétés de conseil partenaires.
Des gammes qui se recoupent
Marketing mis à part, cette réorganisation présente quelques atouts. one Net – si on laisse de côté les produits historiques de Nterprise – place Novell en bonne position pour aborder les marchés prometteurs de la sécurité et des services web. “Nous avons redécouvert et mieux exploité eDirectory, notre annuaire LDAP”, précise François Chazalon. Encore connu il y a peu sous le nom de NDS, eDirectory a subi de profondes modifications. Il constitue de fait la brique fondatrice de la gamme Nsure. À ce titre, il gère l’identification et les rôles des utilisateurs d’iFolder, mais sous-tend aussi les fonctions de signature unique (Single Sign-On) fournies par le module iChain. Il est également le pilier de Border Manager, la solution coupe-feu, proxy et RPV de Novell. eDirectory est encore la clé du nouveau système de provisioning (inclus désormais dans Nsure), qui permet, depuis une application de ressources humaines et via un workflow, un moteur de règles et XML, de créer automatiquement un compte dans les différentes applications de l’entreprise. Encore assez peu connu, le ” provisioning ” est un domaine plein d’avenir, comme en témoigne le rachat par IBM d’Access 360, l’un des rares spécialistes de ce marché. eDirectory peut aussi communiquer avec un serveur ZENworks et lui demander de télécharger automatiquement une configuration logicielle adaptée aux droits du nouvel employé sur un poste client. XML lui ouvrira dès 2003 d’autres champs d’action. Couplé à iChain et à SAML (le dérivé de XML dédié à la sécurité mis au point par Netegrity), l’annuaire pourra assurer l’identification et la sécurité des services web. Novell a même transformé eDirectory en annuaire UDDI. Si cette dernière innovation semble encore précoce, vu l’état du marché des services web, c’est une démarche cohérente, qui s’accompagne de l’apparition de la version 4 d’exteNd, le serveur J2EE 1.3 de Novell.
Un serveur pour les services web
Le rachat de SilverStream n’a pas été le fruit du hasard. Ce serveur était l’un des rares du marché à gérer, dans sa version 3, le protocole de requêtes Soap, à la base de toute mise en oeuvre de services web. Dans sa version 4, il devient l’unique serveur à fonctionner avec NetWare, mais élargit ses connexions à des systèmes d’entreprise existants. Il possède un workflow applicatif capable d’orchestrer des enchaînements de services web. Une future version, à paraître courant 2003, devrait exploiter les capacités de SSO offertes par l’annuaire eDirectory et le protocole SAML. Notons que les outils de développement exteNd Workbench, exteNd Director ou exteNd Composer peuvent fonctionner aussi bien sur le serveur exteNd que sur les serveurs d’IBM, de BEA et de Sun. Ici – à la différence de HP, qui n’a pas su vendre sa technologie de services web E-Speak et a abandonné son serveur Java au profit de partenariats avec IBM et Microsoft -, Novell propose une offre technologique unifiée. Reste à savoir si les clients suivront. François Chazalon reconnaît que le marché des services web est encore trop jeune et espère “percevoir des revenus d’ici à la mi-2003”.
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