01net : Vous venez de mettre en ligne la première bêta d’Avast 6.0. Quand l’antivirus sera-t-il fini ?
Ondrej Vlcek : La version finale devrait sortir au cours de la seconde quinzaine de février. La bêta est assez stable, mais il y a encore quelques problèmes à régler et certaines fonctions à implémenter. Tout devrait être réglé dans les prochaines semaines.
Quelles sont les principales nouveautés du logiciel ?
Il y en a deux. La première, c’est la fonction Sandbox automatique. Aujourd’hui, quand un antivirus se pose la question de savoir si un programme est infecté, la réponse est binaire. Si c’est oui, il est placé en quarantaine ou effacé ; si c’est non, il est autorisé à fonctionner normalement.
Dans ces conditions, les faux positifs sont un gros problème puisqu’une erreur de l’antivirus conduit à éliminer des fichiers inoffensifs. Avec Avast 6.0, les programmes douteux sont autorisés à fonctionner normalement, mais ils sont placés sous surveillance dans un espace isolé et ne peuvent pas changer les paramètres vitaux du système, les registres, le système de fichiers, etc. D’un point de vue technique, ils tournent dans un environnement virtualisé.
Vous avez aussi introduit WebRep dans cette version. De quoi s’agit-il ?
C’est la deuxième fonction importante d’Avast 6.0. Il s’agit d’un plug-in qui indique si un site présente ou non un risque de sécurité. Il se greffe sur les navigateurs Internet. A ce stade, cela fonctionne pour Internet Explorer. La version finale prendra aussi en charge Firefox, et Google Chrome arrivera un peu plus tard.
Ce dispositif d’alerte repose sur deux sources d’informations. La première, c’est notre laboratoire antivirus, qui recense près de 50 000 sites infectés chaque mois. La seconde, ce sont les utilisateurs eux-mêmes. Avec WebRep, ils sont invités à donner une note sur le site qu’ils visitent. Il ne s’agit pas là d’indiquer si une page Web présente un risque du point de vue de la sécurité, mais de donner un avis sur la qualité du site, la facilité de navigation, la clarté des informations, etc.
La fonction Sandbox était l’apanage de la version payante d’Avast 5.0. Pourquoi payer pour Avast 6.0, alors que cette protection est désormais intégrée à l’édition gratuite ?
Dans la version payante, vous avez la possibilité de créer manuellement une sandbox pour y faire tourner votre navigateur, par exemple, dans un espace confiné qui ne risque pas de contaminer le PC pendant la navigation sur un site malveillant. Cela n’est pas possible avec l’édition gratuite.
La version payante d’Avast 6.0 va encore plus loin, avec SafeZone. Il s’agit là encore d’un environnement virtualisé qui dispose de son propre navigateur, une version spéciale basée sur Google Chrome que nous avons développée. En activant ce desktop privé, l’utilisateur est certain d’être à l’abri pour effectuer en ligne des transactions sensibles, pour accéder à son compte bancaire… Dans cet environnement, l’utilisateur est sûr que son navigateur n’est pas contaminé et qu’un logiciel espion ne peut pas agir à son insu.
L’arrivée de l’antivirus gratuit de Microsoft a-t-il changé quelque chose pour vous ?
Non, nous avons toujours la même stratégie. Notre logiciel offre plus de fonctions et de réglages que le produit de Microsoft. Et nous en ajoutons toujours plus. C’est la raison pour laquelle nous arrivons à séduire ce que l’on appelle les « power users », ces utilisateurs expérimentés qui aiment bidouiller et personnaliser leurs logiciels.
Cette population n’est pas très nombreuse, mais ce sont des prescripteurs. Ce sont eux qui vont conseiller à des utilisateurs moins expérimentés d’installer tel ou tel produit. De cette manière, nous élargissons considérablement notre audience. Avast réunit aujourd’hui près de 130 millions d’utilisateurs dans le monde.
Certains de vos concurrents ont misé sur le cloud computing. Pas vous. Vous ne croyez pas en cette technologie ?
Ça dépend de ce qu’on en fait. Certains éditeurs surfent sur l’effet de mode autour de cette technologie. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas des choses intéressantes à faire. Nous avons déjà commencé avec WebRep, qui stocke les données de réputation non pas en local mais sur le réseau. Nous allons continuer dans cette voie en 2012 en travaillant sur Avast 7.
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