Alors qu’UFC-Que Choisir s’alarme d’un réseau 4G en deçà des promesses des opérateurs, les électrosensibles s’inquiètent de ce développement. Cette intolérance reconnue par l’OMS (Organisation mondiale de la santé) est une intolérance physique aux ondes émises par les appareils électroniques.
Par ailleurs, le 15 octobre, le rapport de l’Anses (Agence nationale sanitaire) a souligné que l’exposition aux ondes électromagnétiques pouvait provoquer des modifications biologiques sur le corps, même si les données scientifiques ne montraient pas « d’effet avéré » sur la santé.
Les associations (Collectif des Electrosensibles de France et Priartem) qui représentent ces malades ont été reçues le 5 novembre au ministère de la Santé pour défendre leur dossier face à la sous-direction de prévention des risques liés à l’environnement et à l’alimentation de la Direction générale de la Santé.
Dans un communiqué, les deux associations notent que cette rencontre s’est déroulée dans un climat de « bonne écoute ». « L’ensemble de la problématique sanitaire » liée aux radios fréquences a pourtant été traité sans opposition formelle.
“Il n’y a pas de prise en charge adaptée”
Elles ont réussi à faire entendre à la DGS la nécessité de tenter des actions afin de protéger cette population. Quelques propositions ont été faites à l’administration qui envisage une éventuelle action. Tout d’abord, les Centres de Pathologies Professionnelles (CPP), au sein des Centres Hospitaliers universitaires (CHU) pourraient devenir référents en matière de pathologies environnementales. Par ailleurs, un point sur la veille sanitaire pourrait être réalisé.
Mais surtout, les associations ont réussi « à faire admettre à la DGS la nécessité de mettre à l’abri les personnes en créant des centres de convalescence sans ondes. »
Reste que pour cela, une réorganisation des services concernés semble nécessaire. « Nous avons fait la démonstration qu’actuellement il n’y a pas de prise en charge adaptée […]. Pour envisager une réelle prise en charge par les CPP, des efforts importants devront être faits pour rétablir la confiance des malades […]. Il faudra en outre doter les CPP de réelles compétences en la matière. »
Les zones blanches pour accueillir les életrosensibles
Sur les questions de l’habitat, le collectif des électrosensibles et PRIARTEM ont rappelé qu’aucune règlementation n’avait été mise en place pour les problèmes liés aux sources proches (téléphones sans fil, wifi…). « Les technologies sans fil ne sont pas conçues pour réduire les expositions alors qu’il existe des solutions techniques comme, par exemple, Eco-dect + qui n’émet que lorsqu’on téléphone ».
Malgré cette rencontre qui prend en compte ces problèmes, les deux associations notent le « manque flagrant de moyens humains et les réponses apportées, même si elles vont dans le bon sens ne répondent pas à l’urgence de certaines situations ni au risque d’apparition de nouveaux cas. »
De plus, elles regrettent que « la DGS ne soit pas en mesure de coordonner ces différentes actions, laissant aux associations de malades le soin de faire le lien entre de nombreux ministères, services et structures dans une démarche épuisante. »
Elles préviennent que leur action ne souffrira pas de « la trêve hivernale » et demande à nouveau « un plan d’action coordonné et de nomination d’un référent ».
Devant le dilemme qui oppose évolution économico-technologique et santé publique, certains ont peut-être trouvé une solution.
Dans les Hautes-Alpes, le village de Saint-Julien-en-Beauchêne est une zone blanche qui propose d’accueillir les électrosensibles. L’idée est d’accueillir une trentaine de personnes pour une durée limitée dans un environnement de montagne. Elles seraient en outre suivies médicalement.
Retrouvez notre dossier complet sur les champs électromagnétiques.
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