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Ondes électromagnétiques : quatre constructeurs de smartphones épinglés

Les normes du DAS, l’indicateur d’ondes électromagnétiques émises par nos téléphones, n’ont pas été respectées par plusieurs constructeurs, dont Honor et TP-Link. L’ANFR procède à ces révélations pour que les marques prennent leurs responsabilités et pour que tout autre incident de ce genre ne se reproduise pas.

L’ANFR (l’Agence nationale des fréquences) a révélé, suite à ses tests annuels, que quatre smartphones, pourtant déjà commercialisés depuis plusieurs mois, ne respectent pas le seuil d’émission d’ondes imposé en France (maximum 2 W/kg). Trois d’entre eux vont pouvoir se mettre en conformité via une simple mise à jour logicielle, tandis que le dernier doit être rappelés par son constructeur.

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Des mises à jour et un rappel

Suite à ces révélations, le constructeur chinois TP-Link demande ainsi le rappel de ses smartphones Neffos X1. En effet, l’ANFR a constaté que ce modèle présente des émissions d’ondes de 2,52 W/kg au lieu des 2 W/kg maximum imposés. D’autres marques et produits sont concernés, mais ces derniers ne nécessitent pas de retour en usine : une mise à jour logicielle a suffit, le dépassement de la norme étant plus faible. Sont concernés l’Alcatel PIXI 4-6 (2,4 W/kg puis 1,58 W/kg après la mise à jour), le TCL Echo Star Plus ( 2,01 W/kg puis 1,41 W/kg) et le Honor 8 ( 2,11 W/kg puis 1,45 W/kg). Ce dernier est un smartphone très populaire, qui a permis notamment à la filiale de Huawei de se forger une bonne réputation sur son rapport qualité/prix. Même si le problème peut être corrigé directement par l’utilisateur en installant la dernière mise à jour du téléphone, de telles révélations ne sont jamais une bonne nouvelle pour l’image de la marque. 

L’ANFR a rendu toutes ces informations publiques afin de faire prendre conscience aux constructeurs de l’importance du respect des normes : nous souhaitions « faire passer le message aux constructeurs qu’il faut réagir par rapport aux dérapages », explique Gilles Bregant, le directeur général de l’ANFR. Nous avons pu nous entretenir avec ce dernier pour obtenir davantage d’informations. Il nous révèle que certains, conscients d’avoir dépassé le seuil autorisé, ont déjà prévu voire déployé une mise à jour (c’est le cas de Honor). Pour aider les utilisateurs dans cette démarche et pour s’assurer la vérification de l’application de ce correctif, l’ANFR met à disposition un guide pour chacun des modèles cités ci-dessus. 

Le DAS, qu’est-ce que c’est ?

Le débit d’absorption spécifique ou DAS (SAR en anglais) correspond à la quantité d’ondes électromagnétiques émises par les appareils mobiles comme les smartphones. L’indice calcule la quantité d’énergie absorbée par unité de temps et par unité de masse. Il s’exprime en Watt par Kilo et représente le niveau maximal de radiofréquences émises quand le produit fonctionne à pleine puissance. Le directeur de l’ANFR nous a rappelé que cette mesure n’est pas représentative d’une utilisation normale et quotidienne. Les antennes, pour bien couvrir l’ensemble des utilisateurs, abaisse au maximum la puissance émise. Pour imager le propos, notre interlocuteur a comparé l’indicateur à la vitesse de pointe d’une voiture. Il est bon de la connaître, mais elle ne reflète pas une utilisation normale et quotidienne. Plus le chiffre annoncé est bas, moins le téléphone émet. Pour pouvoir être commercialisé en France, un appareil doit avoir un DAS inférieur à 2 W/kg pour ne pas présenter de danger pour l’utilisateur. L’indice a pour but d’informer les utilisateurs de leur exposition à ces ondes.

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Tous les constructeurs se trouvent dans l’obligation de mentionner le DAS de leurs téléphones dans les fiches techniques et le mode d’emploi de ces derniers mais se doit également de monter un dossier avant la commercialisation du produit, sous forme d’auto-certification. L’ANFR et ses laboratoires accrédités procèdent a posteriori à un contrôle. Le DAS se mesure en suivant un certain nombre de procédures strictes, sur un cube de 10 grammes de tissu, au niveau des organes vitaux du corps humain : la tête et le tronc pour le moment. Mais dans quelques mois le DAS membre fera son arrivée. Il concerne notamment les appareils proches de la main et du poignet comme les montres connectées intégrant une carte SIM. 

En avril 2016, les normes concernant les émissions d’ondes des smartphones se sont durcies. Depuis, le rayonnement sur le tronc (quand le téléphone se trouve dans la poche ou dans le sac) se trouvent mesuré non plus à 25 mm mais à 5 mm maximum. Avant cela, les constructeurs avaient la liberté de choisir la distance, les résultats étaient donc sujet à controverse. Gilles Bregant nous informe que si la transition vers cette nouvelle norme n’a pas été facile, la très grande majorité des constructeurs s’y sont désormais pliés. 

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Rappelons que ce type d’événement n’est pas une première. Un peu plus tôt dans l’année, Orange devait lui aussi rappeler des smartphones qui émettaient trop d’ondes électromagnétiques. 90 000 smartphones Mobiwire Hapi 30 étaient concernés.

Source : ANFR

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Camille SUARD