La proposition de loi sur le « principe de précaution pour les risques résultant des ondes électromagnétiques » n’aura fait l’objet d’aucun débat. Hier, le texte proposé par le groupe EELV a été renvoyé en commission sans discussion. En clair, il a purement et simplement été enterré pour au moins une année.
Dans ce projet, les députés écologistes voulaient instaurer des mesures de précaution sur l’effet des ondes. Parmi les demandes, ils désiraient entre autres faire interdire le WiFi dans les établissements scolaires et les crèches, limiter la puissance des antennes à une limite inférieure à 1 V/m.
Pas question « d’opposer l’écologie et l’économie »
Lors d’un point presse mardi matin, Fleur Pellerin avait déjà donné son sentiment. Elle a signalé que les études sont « contradictoires » et que le développement économique et technologique de la France ne pouvait être bloqué par « des peurs irrationnelles ».
Pour Mme Pellerin, il n’est pas question « d’opposer l’écologie et l’économie ». Elle a rappelé que le déploiement de la 4G représente un investissement de plus de 3 milliards d’euros et que s’il était bloqué, des dizaines de milliers d’emplois seraient menacés. Elle a récemment reçu l’appui du professeur André Aurengo, membre de L’Académie de médecine, pour qui « ce projet de loi va affoler les gens pour rien ». pour ce scientifique, le texte est « fondé sur un flou scientifique et réglementaire ».
Elle a aussi réaffirmé que le problème reposait davantage sur les smartphones lorsqu’ils sont utilisés sans oreillette. De plus, elle a signalé que moins il y a d’antennes, plus les smartphones émettent des ondes pour rechercher une fréquence de connexion. La ministre compte lancer une campagne de sensibilisation sur l’usage des smartphones qui, chez les jeunes, est des plus intensifs.
Les associations déçus par le renvoi
Les élus du groupe EELV s’attendaient à cette décision. Avant d’apprendre la motion de renvoi en commission parlementaire, ils se sont déclarés « frustrés et déçus » de voir le texte amputé de certains passages.
Pour Laurence Abeille, députée du Val-de-Marne, le contenu de la loi était « pourtant assez modéré ». Elle a fait part de son étonnement puisque « le sujet figurait en toutes lettres dans l’accord pour les législatives signé avec le PS ». Elle estime que cette proposition a été « bloquée » par les ministères de l’Éducation nationale, de la Santé et de l’Économie numérique.
Hier, les porteurs de cette proposition ont tenté d’inverser la situation. Trois associations (Priartem, Agir pour l’Environnement et le Collectif des électrosensibles de France) qui soutenaient cette proposition ont réagi en envoyant une lettre ouverte au Premier Ministre pour rappeler l’importance de tenir compte du principe de précaution.
Dès ce matin, le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé a réagi sur France Bleu : « Je constate que nos amis socialistes ont suivi Fleur Pellerin, qui se préoccupe plus des opérateurs du secteur que de la santé des enfants des villes et des campagnes […] C’est très inquiétant qu’une ministre reprenne en 2013 des arguments qu’on a pu entendre dans des débats du Médiator, de l’amiante ».
Lire notre dossier sur les ondes électromagnétiques.
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