La presse fait état d’une demande toujours soutenue en matière de services informatiques. On nous ment ! Si l’approche de l’hiver était déjà l’an dernier une période de forte sollicitation de la part des SSII, cette année on bat tous les records. Du moins, vu de mon bureau. Je reçois une bonne dizaine d’appels par semaine de sociétés proposant leurs services. Dialogue type : “Nous avons des compétences dans le client-serveur, la bureautique, Internet, les intranets, les réseaux, la sécurité…” Tout ça ? Ouf ! Moi, perfide : “Et vous êtes combien pour assurer tout ça ?” Mon interlocuteur imperturbable : “Un grand nombre d’ingénieurs et de techniciens très expérimentés.” Comprendre : une petite vingtaine cumulant au moins dix-huit mois d’expérience chacun. On comprend vite que l’on est en face d’une société, dont 95 % du personnel est en délégation, qui propose un administrateur NT libre de suite.Ce qui change en ce moment, c’est que l’expérience augmente et que les prix baissent. Et qu’on pousse des lots de CV, avant même d’avoir discuté des besoins éventuels du client. On nous avait plutôt habitués à proposer des ingénieurs qui n’étaient même pas encore recrutés. Or, la semaine dernière, on m’a même offert gratuitement un technicien pendant une semaine. Gratuitement ! Tout cela ne fait pas très sérieux et n’encourage pas à approfondir le dialogue. Sans compter les appels des commerciaux de tout poil… Laissez-moi travailler ! Alors je coupe court : “Nous avons une équipe complète en interne pour nos développements et ne faisons donc pas appel à des ressources externes.” Décodez : il y a bien des tas de trucs mal faits aujourd’hui, ou en retard, dont pourraient s’occuper vos consultants, mais pas l’ombre d’un budget en 2002… En fait, cette avalanche d’appels me console un peu. Elle est le signe que d’autres gèlent aussi les investissements et les projets pour lannée prochaine. Du coup, je me sens moins seul.
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