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On a visité l’usine du futur, où Huawei fabriquera son P40

Le géant chinois se repose sur des lignes de production ultra-modernes et automatisées pour produire ses derniers fleurons.

Peu d’hommes et beaucoup de machines. La première chose qui frappe le visiteur des lignes de production des smartphones haut de gamme de Huawei, c’est le degré d’automatisation extrême des usines.
Nous sommes au Manufacturing Center du géant chinois. Il est niché au coeur du parc high-tech de Songshan Lake, au nord de Shenzhen. C’est là que le futur P40 sera fabriqué. Mais pour l’heure, nous sommes invités à voir comment est assemblé le P30 sorti au mois de mars 2019.

Secret industriel oblige, nous n’avons pas été autorisés à prendre nous mêmes des photos. Nous avons d’ailleurs dû abandonner notre smartphone afin d’entrer sur le site de production à proprement parler. Il faudra donc nous contenter des clichés officiels du groupe.
Ce ne sont pas les seules contraintes qu’impose Huawei. Avant de pouvoir pénétrer sur le site, nous avons dû revêtir une blouse et une charlotte. Deux accessoires complétés par de superbes sur-chaussures. L’ambiance est précautionneuse.

Des lignes de production de 120 mètres

La cadence de production est d'un smartphone toutes les 28,5 secondes.
Huawei – La cadence de production est d’un smartphone toutes les 28,5 secondes.

Les lignes de production, une dizaine dans ce bâtiment, sont interminables. Il faut parcourir 120 mètres pour en venir à bout. Il suffit de les suivre pas à pas pour voir naître les smartphones sous nos yeux. Un mécanisme fascinant où l’on voit chaque composant s’ajouter peu à peu sans aucune intervention humaine.

Tout commence avec la carte mère qui se remplit successivement de processeurs, condensateurs, modules photos, le tout dans un tourbillon incessant de pièces soudées et assemblées avec fluidité.
Les smartphones glissent d’une machine à une autre, suivant une imbrication savante. Il est facile de comprendre en suivant une ligne d’assemblage que son organisation nécessite une réflexion très poussée, une optimisation de haut niveau, où chaque détail peut faire économiser – ou coûter des millions.
Si l’on aperçoit parfois des grands noms de la robotique industrielle comme les Japonais Mitsubishi ou Fuji, Huawei assure avoir conçu lui-même les lignes de production à partir des pièces de ses partenaires étrangers.

Les employés interviennent plutôt en bout de chaînes.
Huawei – Les employés interviennent plutôt en bout de chaînes.

Deux millions de smartphones par mois

Cette organisation est redoutablement efficace puisqu’elle permet de produire un smartphone toutes les 28,5 secondes. 2 400 smartphones sont sortis chaque jour par ligne de production. Au total, Huawei parvient ainsi à fabriquer tout seul deux millions d’unités par mois.

La société reconnaît que cette automatisation lui a permis de réduire de manière considérable le nombre d’opérateurs humains intervenant dans l’assemblage. 15 salariés suffisent pour faire fonctionner une seule ligne. On les aperçoit en bout de course, lorsqu’il faut inspecter visuellement les smartphones,  effectuer quelques vérifications à la chaîne et finaliser l’empaquetage.

Mais Huawei assure que personne n’a été licencié, arguant qu’il a réaffecté tout le monde à d’autres tâches.

« Nous n’avons aucun intérêt à réduire nos effectifs puisque nous sommes constamment en recherche de nouvelles recrues pour assurer les besoins de notre production en croissance », souligne le responsable du site. 

Comme dans un vaisseau tout droit sorti de Star Wars, entre les allées, circulent de petits robots. Ils clignotent et transportent des smartphones. La galaxie n’est pas lointaine, mais la vision est surréaliste.

Quelques minutes plus tard, alors qu’on retire enfin charlotte et blouse, une impression s’impose à nous, celle d’avoir, sur ce site, aperçu l’usine du futur.

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Amélie Charnay