Porsche doit beaucoup à son Cayenne. Il y a quelques années, en 2002 pour être précis, le constructeur, au bord du précipice, remettait les clés de son avenir à ce SUV assez improbable dans l’histoire de la firme à la 911. Non seulement le Cayenne s’est imposé comme une des références de sa catégorie mais il a également permis au constructeur de revenir au tout premier plan. Conséquence : Porsche soigne tout particulièrement son Cayenne et lui offre désormais une version coupé de toute beauté. Nous avons pu prendre le volant du modèle Turbo ainsi que de la toute nouvelle version hybride rechargeable.
L’aileron sur un SUV : fausse bonne idée ?
En « coupant » son SUV, Porsche voulait tendre vers ses modèles sportifs. Avec une hauteur de 1,68 m, nous sommes évidemment loin des 911 et autres 918 Spyder mais force est de constater que le dernier bébé sorti des usines de Stuttgart a une allure bien athlétique. Plus long, plus large mais aussi plus bas que la version classique, décidément ce coupé en impose… jusqu’à l’aileron massif qui semble être là pour justifier le côté sportif du SUV mais dont on regrettera l’intégration et l’allure assez étranges. Il y aura bien des amateurs pour s’amuser à déployer le becquet à l’arrêt mais rappelons tout de même qu’il a une tout autre utilité : renforcer l’assise aérodynamique de la voiture à grande vitesse.
À l’intérieur, aucun doute, nous sommes bien dans une Porsche. Démarrage à gauche, chronomètre au centre et une qualité globale des finitions tout simplement impeccable. Côté électronique, c’est du grand classique, directement inspiré du système MMI d’Audi. L’infotainment de Porsche fait partie des meilleurs du marché et la possibilité de personnaliser son instrumentation pour y déporter la navigation, par exemple, compte parmi les options les plus appréciables.
Un SUV qui se comporte comme une sportive
Prendre les commandes de ce Cayenne coupé, c’est aussi perdre instantanément ses repères. Il ne faut que quelques secondes pour oublier que nous sommes au volant d’un SUV. Seule la position haute du pilote rappelle qu’il s’agit d’un véhicule de type familial car pour le reste, cette version coupé se comporte en tout point comme une sportive et tend par son attitude à ressembler à une 911. Entre Vence et Gréolières, notre parcours d’essai avait de quoi mettre en valeur les capacités dynamiques de ce Cayenne. Sur ce point, la version V8 de 550 ch ne nous a pas déçus. On savait le Cayenne coupé capable de puissance, on le découvre joueur et à l’aise sur les courbes, même les plus serrées, qu’il prend collé au sol malgré ses deux tonnes sur la balance.
Quant au 0 à 100 km/h, il est gobé en moins de 4 secondes (3,9 précisément). Là aussi aucun doute, la Cayenne coupé assume pleinement son côte sportif. Celui-ci est encore accentué lorsqu’on change de mode de conduite pour passer au mode Sport ou Sport+, une manœuvre qui fait aussi invariablement monter la consommation.
La touche « boost » ou l’effet nitro du jeu vidéo
Tout amateur de jeu vidéo saura apprécier à sa juste valeur la touche boost du Cayenne coupé. Il s’agit tout simplement d’un petit bouton placé au centre de la commande d’accès aux modes de conduite. L’appui sur le « boost » permet à la voiture de profiter d’une plage de puissance maximale pendant laquelle tous les réglages sont orientés vers la recherche de performance. Celle-ci dure très exactement 20 secondes et est matérialisée par un décompte sur l’écran. Ces 20 secondes pendant lesquelles le Cayenne se transforme en petit avion de chasse s’avèrent assez utiles lorsqu’il faut doubler, sur une route nationale notamment.
Une version « hybride » pour mettre tout le monde d’accord
C’était la surprise du chef. En marge des versions S et Turbo, Porsche a mis à notre disposition une version hybride de son Cayenne Coupé. Moins puissante que ses comparses, et sans doute plus respectueuse de l’environnement en terme de rejet de CO2 (85 g/km pour la version hybride contre 261 g/km pour la version Turbo), la version hybride embarque un V6 de 3 litres, un moteur électrique d’appoint et une batterie de 14 kWh qui permet de rouler sans consommer le moindre litre de carburant pendant 40 km.
L’essai s’est avéré concluant dans notre cas puisque nous avons réussi à rallier l’aéroport de Nice, en partant de Saint-Jean Cap Ferrat (soit 18 km), en utilisant moins de la moitié l’autonomie réellement disponible.
Le seul regret de cette version hybride, selon nous, c’est de ne pas proposer une instrumentation adéquate. En effet, le compte-tours qui est l’élément central de celle-ci reste tristement bloqué à 0 lorsque la voiture s’appuie sur l’énergie électrique pour se mouvoir. En revanche, une série de LED permet de repérer les plages de consommation ou de récupération d’énergie comme sur toute hybride rechargeable classique.
Verdict de l’essai :
Porsche réussit son coup en renouvelant avec panache un Cayenne un peu (trop) sérieux. La version coupé du SUV a non seulement un look plus tranchant mais un comportement routier des plus plaisants. Notre préférence va à la version hybride qui ne peut rivaliser avec le modèle Turbo en termes de puissance mais qui offre une polyvalence inégalable et même parfois jouissive. En tout état de cause, rarement un SUV ne nous avait donné de telles sensations de conduite.
La version Turbo du Cayenne coupé est vendue à partir de 149 217 euros (auxquels il faudra ajouter un malus écologique de 10 500 euros), quant à la version hybride, elle est disponible dès 98 097 euros.
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