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On a testé le mode haute définition de l’Olympus OM-D E-M5 Mark II

Avec un simple capteur 16 Mpix, le nouveau boîtier haut de gamme d’Olympus produit des images de 63 Mpix en RAW et 40 Mpix en Jpeg. C’est ce mode que nous avons pu tester lors d’une présentation du boîtier à la presse.

C’est le retour de la course au mégapixels ! Entre les annonces récentes des reflex Canon qui grimpent à 50 Mpix et le nouvel OM-D E-M5 Mark II d’Olympus qui propose un mode 40-63 Mpix, on sent que l’industrie de la photo tente à nouveau de repousser les limites de la définition d’image. Plus innovant dans son approche que Canon, qui tasse encore plus de photosites sur son nouveau capteur, le système d’Olympus consiste à combiner 8 images successives à 16 Mix pour produire une image à 40 ou 63 Mpix, selon le format (Jpeg ou RAW). Ce mode n’est pas une première dans le monde de la photo, Hasselblad l’a implémenté dans un de ses moyen-format, mais ça l’est dans un si petit appareil.

Trépied obligatoire

Oubliez de suite vos envies de portrait en très haute définition ! Le fait de combiner des images nécessite donc plusieurs prises de vue (8) rigoureusement identiques, ni le boîtier ni le sujet ne devant bouger d’un iota. Le trépied est donc obligatoire. Pour les photographes de studio, Olympus a pensé à l’intervalle des flashes et offre donc la possibilité de le paramétrer dans l’appareil – les flashes ont besoin d’un peu de temps entre chaque déclenchement et ne peuvent enchainer une rafale si grande.
Les portraitistes et reporters passeront leur chemin, mais les photographes d’objets, natures mortes voire de paysages (sages) apprécieront cette innovation qui permet au boîtier de s’affranchir des limites du petit capteur Micro 4/3. Il est en effet difficile de tasser des pixels dans une surface si petite, la montée brutale en définition native risquant alors de dégrader l’image et de rendre difficile la montée en hautes sensibilités. La pirouette technique d’Olympus est donc vraiment intéressante.

40 Mpix en Jpeg

Dans notre actualité, nous vous parlions d’un mode 63 Mpix en RAW. Or pour l’heure aucun logiciel ne prend en charge ces fichiers (nous n’aurions rien pu en faire) et les prototypes prêtés par Olympus étaient bridés et n’enregistraient les clichés haute définition que dans le format Jpeg à 40 Mpix. Nous nous en sommes contentés de la fonctionnalité sur une scène fixe où Olympus avait fixé à des trépieds plusieurs unités de l’excellent zoom téléobjectif Olympus M. Zuiko 40-150 mm f/2.8 Pro que nous avons récemment testé (et ici en vidéo). Comme vous pouvez le voir sur les images ci-dessous, le gain de définition de 40 Mpix est vraiment notable par rapport à la version classique 16 Mpix, ce qui est logique (cliquez sur notre galerie Flickr pour profiter des images en pleine définition).

Ce qui est encore plus appréciable, c’est qu’Olympus a maintenu le niveau de piqué, cette impression de netteté si difficile à obtenir sur les capteurs très définis comme le Nikon D810. Garni de 36 Mpix, ce dernier a vraiment besoin des meilleures optiques pour alimenter correctement ses photosites, les optiques de moins bonne qualité rendant des images certes de 36 Mpix, mais sans piqué, sans détail et sans impression de texture. Ici le mode 40 Mpix garanti le même niveau de résolution optique que le mode 16 Mpix. Mais avec 24 Mpix de définition en plus ! Pour référence, nous avons shooté une même photo avec l’excellent Sigma DP2 Merrill, un boîtier bardé de limites/défauts, mais à la qualité d’image impressionnante pour seulement 14,75 Mpix. Avec ses clichés de 40 millions de points, l’OM-D E-M5 Mark II commence à venir accrocher cette résolution d’image impressionnante.

Limité dans l’usage, le mode haute définition est une réponse bien pensée aux besoins d’image haute définition de ses utilisateurs et une démonstration d’ingénierie. Il nous tarde d’analyser la qualité des fichiers RAW à 63 Mpix, mais le résultat actuel est vraiment impressionnant. Ce qui prouve bien que c’est face à leurs limites, ici la taille physique du capteur, que les constructeurs innovent de la manière la plus surprenante. Espérons que cette fonctionnalité soit intégrée de facto dans les appareils suivants et qu’Olympus pourra l’implémenter dans l’OM-D E-M1 actuel (via mise à jour de firmware), qui reste l’appareil haut de gamme de la marque.

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Adrian Branco