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On a testé Chromecast, la seconde incursion de Google dans la télévision

Voici nos premiers pas avec le nouveau gadget de Google, une clé HDMI qui diffuse des contenus sur votre téléviseur et se pilote avec un smartphone.

Le téléviseur est un enjeu majeur pour les géants de la high-tech et Google le prouve une fois de plus avec l’arrivée en France du Chromecast. Un genre de grosse clé USB qui se connecte sur le port HDMI des téléviseurs et permet d’y envoyer du contenu. Après l’échec de la Google TV, le géant de la recherche (et de la pub) sur le Web arrivera-t-il à convaincre avec son accessoire à 35 € ?

Installation simple et rapide

Un dongle, un câble micro USB, une rallonge et un petit adaptateur secteur : c’est tout ce que contient la boîte du Chromecast. Outre faciliter le branchement de l’appareil, la rallonge semble contenir une antenne puisque son utilisation est sensée améliorer la connectivité réseau. Si votre TV est équipée d’une prise USB, vous pouvez alimenter le Chromecast en énergie via celle-ci. Pour notre test nous avons branché l’engin sur une prise secteur.

Une fois ceci fait, il faut télécharger l’application (gratuite) Chromecast qui va vous permettre de paramétrer le module – Son rôle est minime : elle sert essentiellement à connecter la clé à votre routeur/box internet. Puis le Chromecast se met à jour : comptez 5 bonnes minutes avec le redémarrage. Dans le futur, le processus sera automatique. Mais n’ayez crainte, cela ne devrait pas vous couper en plein film : « Il n’est pas question que l’utilisation des utilisateurs soit interrompue par une mise à jour », explique A.K. Kenghe, responsable marketing du projet. « Le Chromecast utilise nos serveurs pour déterminer le meilleur moment pour appliquer une mise à jour, notamment durant les périodes de sommeil. ». Et en cas de plantage me direz-vous ? « Ça ne devrait pas arriver, se défend A.K. Kenghe, mais si cela devrait arriver le Chromecast dispose d’un bouton reset ».

Peu d’applications compatibles à l’heure actuelle

Une fois le Chromecast installé, il faut qu’un programme lui envoie du contenu. Mais pour l’heure, le nombre des applications disponibles en France est plutôt limité : outre les produits Google (Youtube, Google Play Music et Google Play Video), seules les apps Pluzz de France Télévision et SFR TV disposent d’un bouton d’envoi. L’implémentation du protocole Chromecast dans les applications est gratuite, Google ayant rendu disponible un kit de développement. Mais reste à savoir si les programmeurs se jetteront (ou pas) sur cette fonctionnalité.

Youtube : fluide et rapide (sauf avec Free, bien sûr)

La fonctionnalité d’envoi de contenu depuis YouTube fonctionne à merveille. Le processus est simple (voir notre image) et rapide et c’est même, à l’heure actuelle, la meilleure façon de profiter du service de vidéo de Google sur un téléviseur. Le smartphone sert à choisir les programmes et à piloter le visionnage (contrôle du volume, avance/retour et stop) mais le flux vidéo est envoyé directement de la box au dongle Chromecast. La lecture se fait généralement rapidement et en HD – sauf si vous êtes chez Free comme nous au labo, mais ça, c’est une autre histoire… Une fois la vidéo lancée, vous pouvez basculer sur une autre application – et reprendre votre partie d’Angry Birds par exemple – tout en gardant le contrôle sur la lecture en rebasculant sur l’app.

Google Play Music : fonctionne, mais avec des ratés

La facilité de diffusion avec Google Play Music est équivalente à celle de YouTube, le temps de latence étant logiquement plus court puisque les fichiers musicaux pèsent moins lourd que la vidéo. Bémol cependant : si nous n’avons eu aucun souci pour lire les fichiers achetés sur le store, Play Music a refusé de diffuser tous les morceaux que nous avons uploadés. Pour certains, l’application nous affichait un message d’erreur énigmatique que nous n’avons toujours pas pu décoder (voir image ci-contre). Si Google résoud ces problèmes, le Chromecast pourrait devenir l’accessoire indispensable de vos soirées endiablées… à condition d’utiliser Google Play Music, bien sûr !

France Télévision Pluzz : au poil

Comme YouTube, Pluzz fonctionne impeccablement bien. Il reste encore à France Télévision à améliorer l’ergonomie – les boutons de sélection des chaînes sont vraiment petits – mais la navigation est fluide et le contrôle de la lecture fonctionne parfaitement.

Synology DS Audio : ok en local, perdu en distant

La toute dernière mise à jour du système DSM 5.0 qui pilote les NAS de Synology est désormais compatible avec les Chromecast. On peut ainsi lire les fichiers vidéo et audio stockés sur le NAS depuis les applications smartphone/tablette DS Audio et DS Vidéo. Mais si vous comptiez vous balader avec votre Chromecast chez vos amis et diffuser la musique de votre NAS sur leur téléviseur en contrôlant le tout depuis votre smartphone, vous vous êtes un peu emballés ! En effet, le temps de latence et la distance entre les différents éléments fait que nous n’avons pas pu diffuser quoi que ce soit depuis notre NAS resté à la maison. En bref, Synology DS c’est ok, mais en local uniquement (pour le moment).

 

Plugin Chrome : nickel pour les présentations, oubliez le jeu !

Le smartphone n’est pas le seul appareil à pouvoir piloter le Chromecast : n’importe quel ordinateur équipé de Google Chrome et du plugin Google Cast peut afficher le contenu d’un onglet sur le téléviseur. Là encore, Google a bien fait les choses, l’image affichée est propre et le fait de cacher la barre d’adresse en fait un outil bien étudié pour les présentations, depuis un site web ou un PowerPoint – affiché avec Google Drive, of course. Attention cependant : ici l’ordinateur n’est pas un simple outil de contrôle comme l’est le smartphone, c’est bien lui qui envoie le flux. Il y a donc une compression vidéo et un passage par le routeur pour que l’image s’affiche. Ce qui prend un certain temps – d’une à deux secondes de latence. Un lag peu gênant pour montrer une présentation, mais qui élimine en revanche la plupart des jeux vidéo, surtout ceux qui nécessitent une réaction rapide.

Le dernier arrivé a le dernier mot

Comme dirait l’évangile selon Matthieu « les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers. » (Matthieu 20.16). Avec un Chromecast, tout flux envoyé en chasse le précédent sans possibilité de bloquer l’envoi. Ce n’est donc ni le plus malin (l’admin) ni le plus fort (la ceinture noire 5e dan) mais bel et bien le dernier à envoyer son programme vers le Chromecast qui a raison. Vous voilà prévenus !

Simple d’utilisation, pas cher et efficace, le Chromecast pourrait être un franc succès si Google arrive à convaincre de nombreux développeurs – et donc de nombreux services – d’intégrer son système de connexion. Un scénario rêvé pour le géant du web serait qu’Apple intègre le bouton Cast dans iTunes afin de séduire le grand public et que Microsoft fasse de même dans sa suite Office pour charmer les professionnels. Plus facile à dire qu’à faire… Si Google arrive à mettre en confiance ses partenaires, son petit dongle pourrait vite devenir un must have. Dans le cas contraire, il rejoindrait au contraire la longue liste des gadgets vite oubliés…

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Adrian Branco