On ne pénètre pas dans la nouvelle salle 4DX du Pathé de la Villette comme dans un cinéma ordinaire. Les ouvreurs y sont remplacés par des vigiles avec oreillette et on vous met en garde immédiatement sur l’expérience que vous allez vivre. Du cinéma immersif et dynamique conçu pour prolonger les effets du film physiquement sur le spectateur à grand renfort de mouvements de fauteuil, de projections d’eau, de soufflerie ou encore de vibrations.
Femmes enceintes ? Personnes âgées ou cardiaques ? Enfants trop petits ? Priés de s’abstenir. Le cinéma décline également toute responsabilité sur l’état de vos vêtements à l’issue de la séance ou d’éventuelles blessures qui pourraient survenir en cas de non-respect des règles de visite. A portée de votre bras droit, vous avez la possibilité de désactiver certains effets au cas où vous ne tiendriez pas le choc lors de la projection. C’est donc avec le cœur battant que vous vous installez dans l’un des 104 fauteuils de cette salle bourrée de technologie, comme vous pourrez le constater dans cette vidéo :
La première salle 4DX de France ne désemplit pas
Ce concept inventé en Corée du Sud a déjà été décliné dans 370 salles dans le monde avant d’essaimer enfin en France ce mois-ci. Avec succès : depuis son ouverture la salle ne désemplit pas et le public se bouscule en pleine semaine aux séances de 22h00, comme nous avons pu le constater sur place.
Pour nous, ce sera une séance de Logan en 2D. Mais la plupart des films y sont projetés en 3D. Le long métrage se prête particulièrement au 4DX avec ses effets spéciaux et ses nombreuses scènes d’action. On suit en effet le parcours trépidant d’un Wolverine-Logan en mauvais état qui se bat pour sauver des enfants mutants et une petite fille en particulier.
Ambiance parc d’attraction
Les premières secondes sont l’occasion d’un joyeux brouhaha dans la salle. On craint un instant que l’ambiance fête foraine ne vienne perturber totalement la réception du film. Cris et éclats de rire fusent pendant de longues minutes mais les spectateurs finissent par se calmer et s’habituer à être secoués dans leur siège. Oubliez cependant le silence religieux qui règne habituellement dans un cinéma. Le fait d’être aussi sollicité incite le spectateur à extérioriser son ressenti et encourage les commentaires tout au long du film. Sans que cela soit particulièrement gênant pour un film d’action. Pas sûr en revanche que les conditions d’écoute soient optimales pour un autre genre de long métrage.
Le concept tient bien la route mais pourrait être plus subtil
Aucune lassitude ou exaspération au bout de 02H17 de film. Mais le concept ne nous a cependant pas totalement convaincu. Certains effets sont particulièrement immersifs et complètent admirablement les émotions ressenties devant le long métrage. On a ainsi adoré avoir les cheveux dans le vent et sentir les premières gouttes d’une averse comme les personnages ou encore voir poindre la brume dans la salle.
D’autres paraissent artificiels et viennent souligner grossièrement l’action sans rien apporter. C’est le cas des vrombissements de moteur, qui déclenchent à chaque fois des vibrations du siège…. Ou encore des petits flux d’air censés reproduire dans votre cou l’effet des balles. Le énième coup de poing reçu dans le dos au cours des innombrables castagnes nous a même carrément exaspérés.
Quant à la simulation d’odeurs, nous avouons ne rien avoir senti de spécial, si ce n’est un drôle de parfum qu’on a pas réussi à identifier, au début du film.
On peut voir le 4DX un peu comme la musique d’un film. Mais une bande originale doit-elle tout illustrer au risque de faire de la paraphrase ou peut-elle risquer de raconter une histoire parallèle et complémentaire ? Nous penchons pour la seconde option. Le cinéma 4DX est plein de potentiel. Mais au-delà de son côté ludique, il pourrait vraiment offrir l’occasion d’une expérience sensorielle unique, à condition de stimuler le spectateur de façon plus subtile et moins systématique.
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