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On a joué à The Legend of Zelda Breath of the Wild sur la Nintendo Switch

Titre phare à plus d’un titre, parce qu’il doit porter la Switch et parce qu’il porte sur ses épaules des décennies de jeux grandioses, Breath of the Wild conserve son héritage et le dépoussière, d’un grand souffle.

A chaque nouvelle console Nintendo, son Zelda. C’est immuable. Seule la Wii U, échec cuisant, n’a pas eu sa version dédiée, puisque Breath of the Wild, qui devait être une exclusivité s’ébat aussi – et c’est tant mieux – sur la Switch.

Time to Switch ?

Ecartons d’emblée une question éventuelle : si vous devez jouer à Breath of the Wild, ce sera sur la Switch. Pour avoir joué aux deux versions, il est clair que celle tournant sur la console hybride de Nintendo est bien plus belle et offre bien plus de plaisir, ne serait-ce que parce qu’elle met sur la table la plus belle version de Zelda portable jamais vue.

Car jouer à The Legend of Zelda : Breath of the Wild sur la Switch, c’est avoir deux jeux en un, ou plutôt un même univers immense, une expérience qui reste quasiment identique que vous y jouiez sur votre téléviseur ou sur l’écran de la console.

Il faut d’ailleurs préciser que ce titre est bien plus agréable sur le petit écran 720p de la Switch que sur un grand écran. Nous nous y sommes frottés sur un vidéoprojecteur Full HD, avec une image d’environ 2,5m de diagonale. Aïe. Les défauts ressortent alors davantage, le crénelage se fait plus voyant, le clipping également. Même sur un téléviseur plus classique, les yeux sont parfois un peu malmenés.

Mais le plus inquiétant pour l’avenir et regrettable pour l’heure, ce sont les chutes du nombre d’images par seconde qu’on constate un peu trop souvent. Des micro-ralentissements qui interviennent parfois pendant les combats et s’accompagnent d’une légère montée en charge du ventilateur de la console, qui reste malgré tout discret. La Switch est-elle vraiment une console de salon, se demande-t-on alors ?
 

The Legend of Zelda : Breath of the Wild
01net.com – Les confins d’un monde éclairé par le soleil levant…

Et au commencement…

Mais commençons par le début, l’histoire, qui paraît riche et sombre tout en recyclant les repères fondamentaux de la série. Vous vous réveillez, anonyme, amnésique, jeune garçon perdu, tendance belle au bois dormant, qui vient de passer 100 ans dans une cuve de régénération.

Car, dans Breath of the Wild, magie et technologie sont intimement liées. Elles vont de paire. Cette nouvelle approche de la saga fait un peu penser à Nausicaä de la vallée du vent, il y a pire comme référence.

C’est donc une tablette façon iPad mini (ou Switch) qui vous ouvrira les portes et vous permettra d’accumuler de nouvelles compétences, de nouveaux pouvoirs, qui seront autant des moyens de se défendre que de résoudre les nombreux puzzles qui parsèment Hyrule.

Breath of the Wild est à la fois enchanteur et sombre, âpre et assez violent. Link repart à l’assaut de son destin sous votre férule. A la recherche de sa mémoire, il est celui qui a perdu mais doit sauver le monde. Au fil des heures de jeu, on est happé par la narration et ce monde sauvage et vaste qu’on entend respirer. Il nous a d’ailleurs semblé qu’il y avait bien moins de musique que dans les autres épisodes, la part belle étant donnée aux bruits de la nature.

La folie de la grandeur …

Quoi qu’il en soit, Breath of the Wild porte parfaitement son nom. Passées les quelques heures d’introduction, au cours desquelles on prend nos marques et arpente la première zone de jeu, le monde s’ouvre à nous librement, totalement. Mille fois parcouru mais nouveau, il vous entoure et vous donne la nette impression d’être perdu, abandonné, sans guide ni petit manuel de survie. De sanctuaires en « donjon », des plaines aux montagnes, tout est accessible, tout peut être arpenté, escaladé, voire survolé, dans l’ordre que vous souhaitez, sans limite, si ce n’est celle de la difficulté que le « Wild », l’autre héros de ce titre, vous oppose.

The Legend of Zelda : Breath of the Wild
01net.com – Parcourir le monde à cheval, à pied ou en planant…

Zelda ne peut évidemment pas entrer en concurrence avec des titres comme Horizon Zero Dawn, sorti sur PS4, pour la partie graphique, ou même avec The Witcher 3, pour la richesse du monde. Ce Breath of the Wild n’est d’ailleurs pas beau graphiquement au regard des titres 2017, mais il a quelque chose de mieux. Il possède un charme indéfinissable – grandement lié à l’impression, parfois, de voir s’animer des dessins issus du célèbre studios Ghibli.

Son parti pris graphique, sa maîtrise technique – qui n’empêche pas les limites de la console de se rappeler à nous donc, la minutie avec laquelle il a été conçu et la force de la licence en font un titre absolument remarquable. Très japonais, évidemment mais fortement mâtiné d’inspirations occidentales. La légende de Zelda évolue, par petites touches, qui parfois déroutent, mais pas en mal. C’est une nouvelle variation d’un classique éprouvé.

Faire évoluer les bases

Tout comme Skyward Sword avait marqué une évolution à certains niveaux de la saga, Breath of the Wild ouvre de nouvelles portes, construites d’inspirations multiples venues aussi bien de Monster Hunter que des Elder Scrolls. L’open world est la plus frappante à première vue. Vient ensuite ce gameplay teinté de « survie », où il faut cuisiner des repas pour gagner de la vie ou renforcer certaines compétences de Link. Sans la nourriture – et les remèdes -, impossible de franchir certains passages (chauds ou froids), de vaincre certains ennemis, bref de survivre.
Ce sont des mécaniques de gameplay discrètes, parallèles, qu’il faut rapidement apprendre à maîtriser pour profiter au mieux du jeu. On peut ne pas apprécier, mais elles apportent une profondeur supplémentaire à un monde qu’on sent vibrer et vivre sous ses yeux.

The Legend of Zelda : Breath of the Wild
01net.com – La course aux coeurs est bien entendu toujours d’actualité.

Enfin, autre point qui renforce ce côté survie – la vitesse à laquelle les armes s’affaiblissent et se brisent. Cet aspect éphémère contraint à jouer de la verticalité des environnements quand on le peut, à se servir des « pouvoirs » de la tablette et à ruser. En tuant par exemple en priorité un adversaire dont on pourra récupérer l’arme pour se défaire des suivants. C’est une gymnastique nouvelle pour un Zelda, qui accompagne les premières heures de jeu.

Par ailleurs, on retrouve la gestion des cœurs et l’arrivée d’un management de l’endurance, dont on peut augmenter la capacité.

Man vs wild

Le système de combat n’est pas aussi différent qu’il l’était dans Skyward Sword. On n’oriente pas ici les coups portés mais retrouve plutôt le même principe d’attaques brèves, chargées et les esquives latérales ou arrière. En revanche, plus que dans les autres titres de la série, il faudra parfois jongler entre arc, bombes (à volonté, mais avec un temps de rechargement incompressible) et armes de corps à corps.

Breath of the Wild a un côté plus « adulte » sur ce point. Et si on meurt bien plus souvent que dans les précédents titres, ce n’est pas dû à un problème de jouabilité, mais plutôt parce que c’est parfois plus dur et que rien n’est pardonné : le moindre coup fait mal. La moindre chute blesse ou tue. Le monde sauvage se mérite…

Nous sommes loin de tout avoir exploré, loin de tout vous avoir dit, mais déjà l’appel d’Hyrule nous reprend. Son souffle nous envoûte. The Legend of Zelda : Breath of the Wild a tout l’air du digne descendant d’une série légendaire. Comme la Switch l’est pour les consoles, finalement.

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Pierre FONTAINE