A-t-on vraiment encore besoin de vous présenter le Pixel 4 ? Ces derniers mois, des photos et vidéos volées du smartphone ont quasiment été publiées chaque jour. Google a une nouvelle fois prouvé qu’il était incapable de contrôler les fuites, ne parvenant pas à entretenir le mystère autour de ses nouveaux smartphones.
Peu importe, les Pixel 4 restent des appareils intéressants de par leurs caractéristiques et l’aura de leur constructeur. Nous allons donc faire comme si que nous ne savions rien et vous présenter les Pixel 4. Que nous avons d’ailleurs pu essayer il y a quelques jours.
Google mise sur la différence
Dans le monde des smartphones Android, l’originalité se fait rare. Tous les appareils récemment commercialisés disposent d’un écran bord à bord, d’un triple ou quadruple module caméra et d’un capteur d’empreintes sous l’écran. Cela semble être devenu la norme aujourd’hui. Mais Google mise sur la différence et ne fait rien comme les autres.
N’y allons pas par quatre chemins : les Pixel 4 ne se singularisent pas par leur beauté. Google a fait le choix d’encadrer leur écran de bordures asymétriques, très large en haut et plutôt fines en bas et sur les côtés. Il y a évidemment une raison technique derrière ce choix curieux, sur laquelle nous reviendrons dans quelques lignes.
Le dos du mobile est, lui aussi, particulièrement disgracieux. Comme l’iPhone 11, le Pixel 4 arbore un dispositif photo carré en haut à gauche mais, à la différence du smartphone d’Apple, ne revêt rien d’autre (pas de relief, pas de logo). On a donc droit à un dos en verre brillant on ne peut plus banal, avec ce drôle de carré qui crée un déséquilibre. Seul le coloris « Simplement Noir » sera, par ailleurs, proposé en France.
Quant à la large bordure supérieure en façade, pourquoi avoir retenu un tel design ? Comme Google l’avait annoncé en juillet, le Pixel 4 se pare de nombreux capteurs. Caméra frontale, caméra infrarouge, projecteur de points infrarouges, capteur de proximité, radar Soli… le mobile embarque tout un lot de technologies miniaturisées. C’est sur ce point que Google se distingue de la concurrence. Le géant de Mountain View tente de créer de nouveaux usages et ne souhaite pas faire un smartphone comme tout le monde… quitte à ne pas toujours faire cela avec élégance.
Reconnaissance faciale et gestes
Google revendique ainsi le fait d’être le premier constructeur Android à proposer un système de reconnaissance faciale 3D digne du Face ID d’Apple. Ce n’est pas vraiment exact (Huawei le fait déjà avec sa gamme Mate) mais il faut reconnaître que rares sont les constructeurs Android à s’être aventurés sur ce terrain. Lorsque que vous saisissez un Pixel 4, ce dernier envoie une multitude de points invisibles vers votre visage et des capteurs infrarouges se chargent de réaliser une modélisation 3D. S’il correspond à l’empreinte réalisée, le mobile se déverrouille instantanément. Nul besoin d’effectuer le moindre geste. Nous attendons de tester plus longuement l’appareil pour prononcer un jugement définitif mais nos premiers essais sont plus qu’encourageants. Notons que le Pixel 4 n’embarque pas de capteur d’empreintes digitales, Google mise tout sur la reconnaissance faciale, supposée fonctionner de jour comme de nuit.
L’autre utilisation de ces capteurs est plus étonnante, Google propose un nouveau type de navigation à partir de gestes. Après 5 ans de recherches, son projet Soli voit enfin le jour sous l’appellation de « Motion Sense ». Cette fonction permet d’utiliser sa main pour piloter le smartphone sans toucher l’écran. Nous avons déjà vu cela par le passé (chez Samsung et LG notamment) mais c’est la première fois qu’un radar miniaturisé est utilisé pour ce type de technologie. Est-ce convaincant ? Oui et non. La technologie marche bien mais les usages imaginés par Google sont extrêmement limités. On peut arrêter un minuteur, passer d’un morceau de musique à un autre et… c’est à peu près tout. Cinq ans de recherche et développement pour se limiter à cela, c’est extrêmement décevant même si Google nous assure que de nouvelles fonctions arriveront plus tard.
Plus anecdotique, Motion Sense permet également de… faire coucou à son fond d’écran. Google s’est allié à Game Freak et propose des fonds d’écran Pokémon interactifs que vous pouvez saluer afin d’obtenir une réaction. C’est mignon. Killer feature.
Enfin, comme OnePlus, Google joue la carte des écrans offrant une navigation « plus fluides » pour se distinguer de la concurrence. Les Pixel 4 s’appuient donc sur des écrans OLED « Smooth Display » avec un taux de rafraîchissement de 90 Hz.
Une technologie nommée Ambiant EQ, équivalente au True Tone d’Apple, adapte également la colorimétrie de l’écran en fonction de la lumière environnante. Le petit Pixel 4 arbore une dalle de 5,7 pouces en Full HD+ tandis que le grand modèle monte à 6,3 pouces en QH+.
Toujours le roi de la photo ?
C’est une première pour un smartphone Google, le Pixel 4 embarque un double module caméra. En plus de son capteur principal de 12,2 Mpix apposé à un grand angle ouvrant à f/1.7, le smartphone dispose désormais d’un second capteur de 16 Mpix apposé à un téléobjectif ouvrant à f/2.4 pour un zoom optique x2. La possibilité également de sublimer l’effet bokeh du mode portrait. Nos tests détermineront l’efficacité dans les tous prochains jours.
Bien entendu, ces Pixel 4 se dotent également de quelques nouvelles fonctionnalités photo. Première d’entre elles, le Live HDR+. Jusqu’à aujourd’hui, ce que vous voyiez dans l’application Appareil photo n’avait pas grand-chose en commun avec la photo finale. En effet, Google appliquait un traitement logiciel a posteriori. Désormais, « ce que vous voyez est ce que vous obtenez » nous explique une représentante de l’entreprise. Le Pixel 4 est suffisamment puissant pour appliquer son traitement HDR+ en temps réel.
Autre nouveauté, Dual Exposure est la réponse de Google au contre-jour. Globalement, cela permet de dissocier le premier plan de l’arrière plan et d’assombrir ce dernier pour que le sujet soit bien visible. Si les Pixel gèrent cette fonction automatiquement, il est aussi possible de changer l’exposition manuellement en touchant l’écran. De son côté, la fonction Frequent Faces identifie vos proches pour faire la mise au point sur eux dans les photos de groupe. Bref, Google joue une fois encore en photo la carte de l’intelligence artificielle.
Après un incroyable mode vision de nuit l’an passé, Google lance cette fois-ci un mode Astrophotographie. En utilisant un trépied ou en faisant en sorte d’être bien stable, il serait possible de prendre des photos des étoiles avec un Pixel 4. Le téléphone prend 15 photos différentes pendant une vingtaine de secondes et applique un traitement algorithmique. Cette fonction sera d’ailleurs disponible sur tous les anciens Pixel grâce à une mise à jour logicielle mais, pollution parisienne oblige, nous n’avons pas encore pu la tester.
Enfin, l’application Appareil photo se dote également d’un bouton de partage rapide qui permet de publier la photo que vous venez de prendre. A vous de choisir les applications que vous souhaitez ajouter dans les réglages.
Un prix en baisse
Équipé du processeur Snapdragon 855, de 6 Go de RAM, de 64 ou 128 Go de stockage non extensible et d’un système de retours haptiques, le Pixel 4 appartient naturellement à la catégorie des smartphones haut de gamme. On trouve à l’intérieur du petit modèle une batterie de 2800 mAh (ce n’est pas beaucoup) et à l’intérieur de la version XL une batterie de 3700 mAh (c’est déjà mieux). Tous deux sont compatibles avec la recharge rapide 18W et la recharge-sans fil.
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En plus de ces caractéristiques premium et des quelques innovations que nous avons citées plus tôt, les Pixel 4 se démarquent par des exclusivités logicielles très intéressantes. Citons notamment le nouveau Google Assistant (pas encore disponible en France) ou la nouvelle application Dictaphone capable de transcrire tout ce qu’elle enregistre (pas encore disponible en France). Nous sommes déçus.
Pour conclure, une bonne surprise : le prix de ces nouveaux mobiles. Commercialisé à partir de 769 euros, le Pixel 4 coûte bien moins cher que son prédécesseur (859 euros). Le tarif du Pixel 4 XL débute, lui, à 899 euros (contre 959 euros pour le Pixel 3 XL).
Disponibles à partir du 24 octobre, les nouveaux smartphones de Google sont très attendus sur la photo. Nous reviendrons sur ce sujet à l’occasion d’un test complet.
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