«Tout est vrai, absolument tout». Cette phrase ne vient pas d’un Han Solo mentionnant l’existence Jedi, mais d’à peu près tous les journalistes qui ont pu mettre la main sur le Samsung Galaxy S8. Comme c’est de plus en plus souvent le cas, les rumeurs avaient vu juste et les photos étaient les bonnes. Comme annoncé par la marque, ses deux nouveaux flagships sont les Galaxy S8 et Galaxy S8+, lancés le 28 avril pour 809 et 909 euros. Deux appareils forcément très puissants (Exynos 8895, 4 Go de mémoire vive, 64 Go de stockage) et ambitieux en photo (l’équipement est similaire à celui du Galaxy S7). Mais pour rester devant la concurrence, le sud-coréen dégaine deux nouvelles armes: un écran couvrant presque l’intégralité de la façade avant et un nouvel assistant nommé Bixby.
S8 > G6?
Sans effet de surprise, on pouvait craindre un manque d’enthousiasme avant de découvrir le successeur du Galaxy S7. Mais nous étions forcément impatients. D’abord car il s’agit justement du successeur du Galaxy S7, ensuite parce qu’il a impressionné les partenaires de Samsung qui ont pu mettre la main dessus lors du Mobile World Congress de Barcelone. A quelques jours du lancement mondial, nous nous retrouvons dans un atelier londonien, pour nous faire un premier avis.
Après une présentation des caractéristiques techniques du smartphone, Samsung nous offre un récital en deux temps, avec deux effets «waouh». Le premier survient lorsqu’on découvre l’appareil dans la main d’un employé de la marque. Ce dernier semble davantage manipuler un écran qu’un smartphone. A plus d’un mètre de distance, l’effet est saisissant.
Pourtant, Samsung n’est pas le premier à lancer un tel appareil. Il y eut le Mi MIX – testé il y a quelques semaines par nos soins – puis le LG G6. Deux smartphones très impressionnants, mais dont l’affichage repose encore sur de l’IPS. Avec sa dalle de 5,8 pouces QHD+ (2960×1440, 570 ppp) en Super Amoled, le Galaxy S8 est un cran au-dessus. L’effet est tout aussi puissant avec le Galaxy S8+ et ses 6,2 pouces.
Une immense légèreté
Pour mieux acter cette transformation, nous avons placé un Galaxy S8+ aux côtés d’un Galaxy S7 Edge. Par rapport au modèle de l’an dernier, la largeur des bandes horizontales noires qui encadrent l’écran semble divisée par deux. La dalle reprenant l’incurvation du Note 7, les bandes verticales sont presque réduites à néant. On remarque également que ce cadre noir s’arrondit dans les angles, comme pour suivre les lignes du verre. Le design du S8 nous rappelle étrangement les traits d’EVE, robot acolyte de WALL-E dans le film éponyme.
Vient ensuite le moment du second effet «waouh», en prenant l’appareil en main. Dans un premier temps, nous sommes presque déstabilisés par l’écart entre ce que notre œil voit – une très grande zone d’affichage – et l’encombrement ressenti. Ce nouvel écran au ratio 18,5:9 étant surtout très allongé, le smartphone garde une largeur raisonnable, même pour un usage à une main – que Samsung veut faciliter grâce à ses améliorations logicielles (voir ci-dessous).
Encore plus troublant, le S8 semble très, très léger. Il serait exagéré de le comparer à une feuille de papier, mais il laisse un sentiment que l’on pourrait qualifier d’aérien. Cette sensation ne s’explique pas uniquement par le poids de l’appareil (155 grammes pour le S8, 173 grammes pour le S8+). A l’arrière, Samsung a accentué l’incurvation de la coque en verre. Nous avions déjà apprécié cet arrondi l’an dernier, qui permettait une excellente préhension. Cette fois, il est aussi prononcé qu’à l’avant, avec un résultat parfaitement symétrique. Nous avons également pu jouer avec le Galaxy S8+. L’écran est tout aussi beau, mais l’appareil est fatalement plus encombrant.
Triptyque biométrique
Cette transformation esthétique a pour principal effet de reléguer le capteur d’empreintes digitales à l’arrière, aux côtés du capteur photo – toujours sans protubérance. La navigation se fait désormais grâce à un trio de boutons virtuels. Pour se différencier des autres fabricants, Samsung rend son bouton principal sensible à différents niveaux de pression. Lors de notre essai, nous n’avons malheureusement pas eu le loisir de lui allouer des fonctions spécifiques. Enfin, ces trois boutons traditionnels d’Android bénéficient d’un retour haptique. Ils émettent donc une légère vibration lorsqu’ils sont sollicités.
En voyant les photos fuitées avant le lancement, nous appréhendions l’effet du capteur d’empreintes digitales accolé au capteur photo. Une fois l’appareil en main, l’ensemble paraît cohérent. L’intégration de ce capteur biométrique directement sous l’écran aurait évidemment constitué un troisième effet «waouh», mais il faut bien en garder sous le pied.
Samsung sait également qu’il se heurte à certaines réticences de la part des opposants au capteur d’empreintes digitales placé à l’arrière. Pour les soulager, il intègre deux nouvelles façons de déverrouiller le smartphone, toujours grâce à la biométrie: la reconnaissance d’iris et la reconnaissance faciale. La première méthode avait déjà été intégrée au Galaxy Note 7 – avec un peu trop de ratés à notre goût. Nous avons pu tester la seconde. La configuration est rapide et se résume à une petite séance photo. L’écran se déverrouille moins rapidement qu’avec le capteur d’empreintes digitales, mais la solution reste très efficace. Malheureusement, aucune de ces deux technologies ne nous permettra d’accéder à un appareil posé sur une table ou accroché au tableau de bord d’une voiture. A moins de risquer un torticolis, ou la vie de nos passagers.
A une main
Pour fêter l’arrivée de son nouveau flagship, Samsung a revu son interface logicielle, modernisant au passage ses icônes. Soyons francs, il nous est difficile de juger les performances du smartphone. Notre expérience s’est limitée à une navigation entre quelques applications et dans les différents menus de la nouvelle surcouche TouchWiz, basée sur Android 7. Avec une telle fiche technique et tout juste sorti de la boîte, le S8 répondait évidemment au doigt et à l’œil.
Nous avons tout de même eu le temps de faire tourner un benchmark sur l’appareil, équipé du Snapdragon 835. Le résultat est forcément excellent avec 164.845 points sous AnTuTu 6, contre 131.621 points pour le Samsung Galaxy S7 sous Exynos 8890. En France, nous aurons droit à la version tournant sous Exynos 8895. Nous réaliserons donc des benchmarks plus adaptés dès sa réception.
Samsung nous offre aussi de nouvelles fonctionnalités permettant de maximiser l’usage à une main. Le tiroir d’applications apparaît désormais en effleurant l’écran principal de haut en bas (ou de bas en haut). Un mouvement qui devient rapidement intuitif. Dans l’appli photo, un swipe vertical permet de passer du capteur principal au capteur de façade. Là encore, c’est très pratique. Notons que les dernières évolutions de l’application photo sont déjà présentes sur les nouveaux Galaxy A3 et Galaxy A5.
Bixby se fait attendre
Contrairement à des rivaux comme Huawei, Samsung n’insiste pas beaucoup sur la partie photo. Dans le domaine, le Galaxy S8 se repose sur les acquis du Galaxy S7, et il peut se le permettre. Nous avons pu prendre quelques clichés pour constater que ce nouveau modèle garde la rapidité d’exécution de son prédécesseur. En intérieur, la qualité d’image semble également préservée. Seule nouveauté, l’ajout d’une fonctionnalité permettant à l’appareil de fusionner trois images prises en rafale pour offrir un résultat optimal. Il faudra en vérifier l’efficacité, notamment sur des sujets en mouvement.
Pour terminer, évoquons le cas Bixby. Nous avons eu droit à quelques démonstrations montrant que le concurrent de Siri et Google Assistant était capable de générer un album photo à partir d’une simple commande vocale, ou de rechercher des informations sur une bouteille de vin prise en photo. Dans ces mises en scène bien orchestrées, l’intelligence artificielle semblait performante. Mais pour le moment, elle ne comprend pas le français. Samsung lui ayant dédié son propre bouton sur la tranche gauche du smartphone, on peut espérer qu’il mette les moyens pour ne pas nous imposer un délai aussi important que celui dont souffre Google Assistant.
Après les déboires du Note 7, Samsung avait besoin d’un appareil «coup de fouet», capable de faire à nouveau rimer son nom avec innovation aux yeux du grand public. Superbement réalisé, le Galaxy S8 est le candidat idéal. Celui qui se fera remarquer lorsque votre voisin de table le sortira de sa poche. Lors de notre test, il devra évidemment convaincre dans un usage quotidien, mais aussi par ses nouveautés logicielles, sa qualité photo et son autonomie.
Après avoir rendu le Galaxy S8, nous avons repris un iPhone 7 Plus en main. Un choc générationnel s’est fait sentir. Sous pression, Apple devrait répliquer avec un iPhone 8 à écran bord à bord, selon les rumeurs. Dans six mois, le Californien aurait intérêt à ce que l’on puisse dire: «Tout est vrai, absolument tout».
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