01net. : Yahoo! vous a nommé responsable de la division Recherche (Yahoo! Search) pour la France alors que l’activité était gérée auparavant au niveau européen. L’Hexagone est donc devenu
important pour les États-Unis ?
Olivier Parriche : La France a clairement été identifiée comme un des pays prioritaires dans le domaine de la recherche. Avant, l’innovation partait des États-Unis et était adaptée dans les autres pays.
Aujourd’hui, il y a une réelle prise de conscience que l’Europe en général et la France en particulier présentent des besoins et des usages spécifiques en matière de recherche, sans parler bien entendu des caractéristiques
linguistiques. Spécificités qui demandent des équipes sur place.Vous êtes en train de recruter des ingénieurs pour votre équipe de Recherche et développement. Que vont-ils faire ?
Nous sommes aujourd’hui une équipe de six personnes à gérer la partie Search en France. Mais tous ne font pas du développement. Mon souhait est de doubler ce chiffre pour parvenir au niveau d’autres équipes européennes, comme
les Allemands. Une de nos principales tâches va consister bien sûr à adapter des services de recherche existants aux États-Unis, ce qui va bien au-delà de la simple traduction. Nous entendons également faire remonter des développements autour de la
gestion des caractères accentués ou des questions de lemmatisation [analyse de contenu, NDLR], mais aussi d’indexer des ressources qui nous paraissent importantes de façon proactive.En Allemagne est déjà sorti le service Traductor, qui permet de traduire une question en plusieurs langues et d’obtenir des pages de réponses rédigées en français après traduction automatique des pages étrangères. Il était
prévu que ce service soit adapté prochainement en France. Où en êtes-vous ?
Nous sommes très avancés sur ce projet. Vous en entendrez parler bien avant la fin de l’année sous le nom de Translator !La version française de MyWeb (recherche personnalisée) était également dans les tuyaux. C’est pour bientôt ?
MonWeb 1.0 sera disponible vendredi 9 septembre au matin. Il va vous permettre de personnaliser votre recherche mais aussi de sauvegarder non seulement des adresses de pages Web comme vous le faites avec vos favoris ou vos
signets mais surtout les pages entières, que vous pourrez annoter. Vous pourrez y accéder où que vous soyez ?” puisque nous les hébergeons ?”, mais vous pourrez aussi associer vos dossiers à un fil RSS personnel. Ainsi, vos amis
ou collègues pourront être informés des pages que vous y avez ajoutées. Le système sera étendu très rapidement au principe du Social Bookmarking [signets partagés par une communauté, NDLR].Yahoo! a lancé aux États-Unis le service Subscriptions qui permet d’interroger plusieurs bases de données ou archives payantes. Travaillez-vous à une transposition française ?
Les négociations avec des fournisseurs de contenu au niveau européen sont en cours.On sait que Google ne connaît pas précisément le contenu des 8 milliards de pages qu’il recense. Pour 50 % d’entre elles environ, il ne connaît que leur adresse et les mots présents dans le lien hypertexte
qui pointe sur elles. Qu’en est-il de vos 19,1 milliards de ‘ pages ‘ ?
Nous devons atteindre à peu près les mêmes proportions.Vers où se dirige aujourd’hui la recherche d’information ?
Tout le monde travaille à l’enrichissement des documents Web pour leur associer des métadonnées de façon automatique et/ou en profitant des annotations laissées par les internautes. Celui qui trouvera la bonne façon de le faire aura
gagné la bataille de la pertinence.Vous travaillez donc en France sur le sujet ?
Oui, notamment avec la société française Temis.Quelles sont les autres innovations à paraître prochainement ?
Nos travaillons à l’intégration progressive des Inside Yahoo! Matches dans les pages de réponse de Yahoo! [réponse aux questions de type ‘ population États-Unis ‘,
‘ météo Nantes ‘, NDLR]. Nous préparons également un Y! Q à la française [recherche contextuelle, NDLR].
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