Comment se porte Anyway au milieu d’un secteur en pleine mutation ?Les billets d’avion marchent bien. Sur le mois de juillet, en pleine saison, nous enregistrons entre 250 et 300 commandes par jour. Le chiffre d’affaires entre mars et août représente de 60 à 70 % de notre chiffre d’affaires. Cette année, nous sommes dans le rythme pour atteindre 300 millions de francs de revenus. Actuellement, le Minitel représente moins de 1 % de notre chiffre d’affaires. Internet et le téléphone font le reste.La vente de packages est-elle indispensable pour une société comme la vôtre ?Disons que l’on en fait progressivement pour faire plaisir aux journalistes qui nous reprochaient de ne pas en faire. Mais c’est plus difficile à vendre que le vol sec. Car pour choisir un hôtel, par exemple, les gens ont besoin d’un contact humain. En outre, on a du mal à trouver des disponibilités pour les vols. Ce qui est totalement en décalage avec la facilité et la rapidité d’achat qu’offre Internet.D’autant que le taux de transformation est beaucoup moins important que sur les vols secs, et qu’il faut mettre à la disposition des internautes des centres d’appels pour faciliter leurs choix. Et les économies d’échelle, on les réalise sur Internet, pas sur le téléphone. Mais nous développons les packages à mesure que nous en faisons baisser les coûts.Que pensez-vous des GDS* (Global Distribution Systems) qui se mettent de plus en plus à la vente directe de voyages ?Il est vrai que les GDS prennent position dans la vente en direct. Sabre, par exemple, a racheté Travelocity aux Etats-Unis et a pris une participation dans Karavel en France. Mais il n’y a pas qu’eux. Les compagnies aériennes se sont, elles aussi, mises à la vente en direct, d’ailleurs, en court-circuitant les GDS. Mais il ne faut pas s’en inquiéter. La part de la vente en direct dans le chiffre d’affaires des GDS n’excédera jamais 20 à 30 %. Les internautes auront toujours besoin de comparer et se tourneront vers des distributeurs qui leur offrent cette possibilité.Anyway pourrait-il être racheté par un GDS ?Ce n’est pas l’objectif de notre maison mère, Transat, un groupe industriel canadien, qui possède des compagnies aériennes locales et qui gère des chaînes d’hôtels. La stratégie de Transat est verticale. Et Anyway est l’un des maillons de cette stratégie industrielle, pas un simple coup financier. Des start-up pourraient être intéressées, mais pas nous. Je ne dis pas qu’il n’y aura pas un jour une ouverture de capital avec Sabre afin de faciliter nos relations commerciales puisque nous privilégions nos rapports avec eux pour optimiser nos remises sur volume. Mais jusque-là, nous avons préféré conserver notre indépendance.Cependant, le marché en règle générale est en cours de concentration, et pas seulement sur Internet. C’est un métier où le volume d’affaires ne suffit pas à ce que l’on s’en sorte, il faut savoir proposer des produits avec de bonnes marges. Pour cette raison, beaucoup de start-up du secteur ont du mal aujourd’hui.Et vous justement, quelles sont vos marges ?Une agence classique a des marges d’a peu près 7 %. Nous, nous avons une marge plus profonde, dans les 10 % en fonction des négociations sur les conditions d’annulation. Concrètement, nous prévoyons d’être rentable à la fin de l’année. D’ailleurs, si l’on retire les coûts marketing, nous le sommes déjà. Etant une filiale de Transat, nous avons eu la chance d’être obligé de faire preuve de rigueur, au contraire de start-up qui ont dépensé sans compter et qui, aujourd’hui, adoptent par obligation la même logique que la nôtre.*GDS (Global Distribution Systems) : créés par les compagnies aériennes, les 4 GDS ?” les américains Sabre, Galileo et Worldspan, et l’européen Amadeus ?” sont des places de marchés informatiques sur lesquelles les agences de voyage procèdent à la réservation de billets d’avion, de chambres dhôtel, de voitures…
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