Marc Mayor à la tête de MySpace en France. L’occasion de faire le point sur le réseau social avec ce nouveau
dirigeant, passé par Universal, Apple et Orange.Google qui se plaint du faible chiffre d’affaires de YouTube, Netvibes qui a
du mal à monétiser son audience…
Le web 2.0 aurait-t-il mangé son pain blanc ?
Olivier Hascoat : Le Web 2.0 est monétisable. Il faut seulement être patient. Il est nécessaire de mettre en place tout un écosystème. Nous devons trouver des formats publicitaires adaptés aux réseaux participatifs. Au
début de la télévision, les annonces étaient lues au micro par une speakerine, puis les spots publicitaires ont été inventés. Nous en sommes là avec le Web 2.0. Sur MySpace, nous avons été l’un des premiers sites communautaires à savoir
monétiser notre audience. Nous sommes sur les mêmes budgets [non communiqués, NDLR] qu’un portail généraliste.Quelles seront vos priorités pour MySpace en France ?
Accroître l’audience, qui est aujourd’hui de 3 millions de visiteurs uniques mensuels, et engranger du chiffre d’affaires. Sur les 60 % d’internautes qui consultent un site collaboratif, 30 % font confiance à leur réseau en
matière de recommandations d’achat, et 10 % seulement sont sensibles à la publicité classique [sous forme de bannières, NDRL].
Nous devons trouver d’autres formes de communication, créer des campagnes interactives qui s’inscrivent dans la durée. Inciter les annonceurs à aller plus loin que la campagne ‘ one shot ‘.
MySpace a déjà mis en place des comités de marque [minisites, NDLR], avec Intel par exemple. Il a sponsorisé la création du groupe The Crowd, qui compte plus de 60 000 amis sur sa page MySpace. A priori, ce n’est pas
sur ce type d’événement que l’on s’attendrait à trouver un fabricant de microprocesseurs.Définiriez-vous MySpace comme un réseau social ou comme un site de contenus musicaux ?
MySpace est clairement un réseau social conçu pour s’exprimer et échanger. En France, notre image est liée au monde de la musique. Même si cette communauté a été l’un des piliers de notre développement, nous devons élargir la perception
qu’en a le grand public. Nous mettons à la disposition des internautes des outils qui peuvent s’appliquer à la diffusion de toute forme de contenu. Aux Etats-Unis par exemple, MySpace s’est d’abord fait connaître pour ses communautés locales de
tuningUn film, ‘ Faintheart ‘, a été coproduit par MySpace. Pouvez-vous nous en dire plus sur le sujet ?
Il s’agit du
premier film participatif. Les acteurs, les preneurs de son, la musique… toutes les pièces de cette comédie ont été choisies par la communauté. Le film est en projection
dans des festivals au Canada et en Ecosse. Mais cela ne signifie pas pour autant que nous devenons producteurs. Nous devons accompagner de nouveaux projets, mais pas devenir producteurs de contenu.En France, une série coréalisée par la communauté avait été annoncée en partenariat avec France Télévisions. Où en êtes-vous ?
Nous attendons de trouver le concept qui puisse correspondre au Web 2.0. Et nous devrions pouvoir vous en dire plus à la rentrée.Vous venez d’annoncer la disponibilité de MySpace sur l’iPhone. N’est-ce pas un peu tôt, dans la mesure où il n’existe pas de vrais forfaits de données illimités ?
Il est naturel d’aller sur le mobile, c’est là que l’internaute se trouve. Les opérateurs commencent à inclure des forfaits data dans leur offre de base. Pour un jeune, mettre 5 à 10 euros de plus pour utiliser Internet sur son
téléphone en vaut la peine.Oui, mais votre cible de jeunes utilisateurs n’a pas forcément les moyens de souscrire à de tels forfaits…
Ce n’est pas le budget en valeur absolue qu’il faut regarder. Mais la part de leur budget que les jeunes désirent consacrer à leur mobile. Ils n’hésitent pas à se payer des téléphones 3G de dernière génération, c’est aussi important pour
eux que d’avoir la dernière paire de Nike.
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