01net. : Quel premier bilan tirez-vous, deux semaines après l’ouverture de ZeBank ?Olivier de Montety (ZeBank) : Le bilan porte sur quelques centaines de clients, ce qui n’est pas significatif par rapport à nos ambitions ?” 60 000 clients après une année d’activité.Les clients sont également conscients que ce nous proposons aujourd’hui ne représente que 50 ou 60 % de ce que nous souhaitons faire. L’esprit de Zeproject se maintient, c’est-à-dire que nous continuons à recueillir les suggestions des internautes.Tout cela va maintenant se développer avec les campagnes de communication [une première campagne publicitaire de 8 millions de francs (1,22 million d’euros) vient de débuter, NDLR], le parrainage et un travail commercial classique. Ces deux dernières méthodes ne sont d’ailleurs pas très classiques pour une banque.Le point de rentabilité de ZeBank est fixé à 260 000 clients. Or, la banque en ligne britannique Egg, avec 1,35 million de clients, n’est toujours pas rentable. Comment expliquer une telle différence ?L’objectif d’Egg est le même que le nôtre, c’est-à-dire construire un ” hypermarché bancaire “. Egg a nénmoins creusé ses pertes en se développant très vite avec un produit phare, un compte courant à forte marge négative.Pour ZeBank, c’est différent : il n’y aura pas un seul mais plusieurs produits d’appels, et tous avec une marge positive.Doit-on comprendre que ZeBank a son propre modèle économique ?Nous, notre modèle est celui de l'” hypermarché bancaire ” : nous sommes un distributeur, plutôt qu’un producteur, avec un service clientèle fort pour faire la promotion de nos produits.Ainsi, nous proposons trois types de services. Premièrement, la commodité, puisque notre offre s’étend à l’ensemble des produits bancaires ; deuxièmement, le choix, et troisièmement, le prix.En apportant ces trois services, nous espérons optimiser le nombre de transactions par client pour générer plus de recettes pour ZeBank. De plus, un prospect est plus rentable sur ZeBank car nous n’avons pas à amortir de réseau physique.ZeBank est accessible sur Internet et par téléphone. Envisagez-vous d’autres canaux de distribution ?Le marché que nous visons est aujourd’hui prioritairement celui du Net, avec un complément très efficace : le téléphone. En revanche, il n’est pas exclu de développer une présence sur la télé interactive ou la Web-TV, voire le PDA.Les consommateurs s’inquiétent de la sécurité des échanges sur Internet. Quelles sont vos réponses ?Dans un premier temps, il y a des inquiétudes sur la carte bancaire, et nous sommes plutôt favorables à des solutions logicielles pour sécuriser son utilisation.Dans un deuxième temps, il y a des problèmes spécifiquement bancaires, comme la consultation des comptes clients par un hacker. Nous avons adopté une solution classique : code d’accès, mot de passe, le tout avec un protocole de cryptage, des coupe-feu et des systèmes de surveillance.Quelle est la nature du partenariat avec Dexia ?Il y a trois types de relations : d’abord, Dexia détient 20 % de ZeBank ; ensuite, c’est un prestataire de services pour l’audit interne ; enfin, c’est un fournisseur de produits comme un autre. En revanche, il n’y aucune stratégie opérationnelle forcée ou contrainte avec notre actionnaire.Pourquoi avoir choisi Dexia, qui reste un acteur européen méconnu du grand public ?Le modèle de ZeBank ne s’acclimatait pas nécessairement bien avec une banque qui avait une personnalité trop marquée. Autrement dit, ZeBank est un distributeur, elle ne peut donc pas s’associer avec un établissement perçu comme un producteur de produits financiers.Est-ce que ZeBank sera présent dans d’autres pays européens ?Sans doute, mais sans exclusivité avec Dexia.Aux Etats-Unis, AmericanExpress a développé un portail à la fois bancaire et marchand. Etes-vous intéressés par ce genre d’initiative ?Nous irons dans cette direction si la satisfaction de nos clients passe par le développement d’activités d’e-commerce autour de ZeBank. Mais nous devons au préalable réussir notre mission dans la banque, la Bourse, l’épargne et l’investissement, le crédit et l’assurance…Comment avez-vous vécu les mésaventures du groupe Arnault dans la nouvelle économie ?Ce qui s’est passé est totalement classique dans le monde de l’investissement. Il n’y a pas de spécificité propre à Bernard Arnault ou à Internet. Chronologiquement, il y a eu trois phases dans la vie d’Europatweb : la première, secrète, a duré jusqu’à l’été 1999, dans la deuxième, Bernard Arnault et ZeBank étaient médiatiquement plus visibles. Enfin, Europatweb se développe désormais différemment, en vendant des participations (LibertySurf) ou en soutenant le développement d’autres projets (ZeBank), c’est la phase de maturation.Comment évoluera le capital de ZeBank dans les prochaines années ?Il n’y aura pas de modification du capital à court terme [actuellement, le Groupe Arnault en détient 80 % et Dexia 20 %, NDLR]. La structure capitalistique est suffisante, puisque nous disposons de 115 millions d’euros, dont un tiers a servi à la construction de ZeBank. Nous avons une somme colossale pour notre développement commercial. Nous envisagerons une introduction en Bourse lorsque nous aurons prouvé notre viabilité.
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