01net. : Comment s’organise l’examen des dossiers de start-up soumis à Capital IT ?
Olivier Chapel : Chaque dossier envoyé par une start-up à Capital IT est divisé en deux parties. La première contient toutes les données nominatives de la société participant au concours. La deuxième partie détaille sa stratégie, son plan marketing, le profil de ses dirigeants, etc. Ce deuxième volet est réservé aux analystes d’Ernst & Young et est anonyme afin d’être évalué en toute impartialité.
Pendant cinq jours, six analystes d’Ernst & Young planchent sur ces dossiers. Ils disposent d’une grille d’évaluation afin d’attribuer une note aux projets qu’ils examinent. Au terme de cette opération, nous transmettons au comité de sélection de Capital IT une présélection des meilleures start-up, en fonction des notes obtenues.
Enfin, le comité de sélection de Capital IT choisit dans cette présélection les 40 start-up appelées à concourir devant le public d’investisseurs.
Quels sont les critères de sélection retenus par les analystes ?
Nous nous posons trois questions pour évaluer un projet : quoi, qui et comment ? Le ” quoi ” consiste à vérifier l’existence du marché sur lequel se positionne la start-up et l’adéquation de son offre avec la demande. Le ” qui ” nous permet d’évaluer la légitimité des dirigeants sur le marché qu’ils ont choisi. J’insiste sur le fait que nous ne connaissons pas leurs noms mais juste leur profil afin de garantir une égalité des chances à tous les dossiers. Enfin, le ” comment ” consiste à évaluer les moyens déployés afin que l’offre pénètre efficacement sur le marché visé par la start-up.
Ce mode d’évaluation nous permet de révéler les incohérences de certains dossiers et d’attribuer une note à chaque projet. Bien sûr, notre notation ne prend pas en compte les effets de mode propres à la nouvelle économie.
Et quelle est la tendance de la collection printemps 2001 de Capital IT ?
Manifestement, les projets B-to-C ne sont pas dans l’air du temps. Nous avons examiné de bons projets B-to-C mais, même avec de bonnes notes, ils n’ont pas été retenus par le comité de sélection. Le choix final se fait aussi en fonction des envies des investisseurs et le B-to-C n’est pas en odeur de sainteté actuellement.
Les dossiers sélectionnés ont un fonds technologique plus riche : le cadrage du marché et la qualité des équipes sont d’autant plus faciles à évaluer.
Remarquez-vous une évolution qualitative des business plans depuis la première édition de Capital IT ?
En deux ans, le salon a gagné en maturité et en visibilité. Les start-up qui se présentent sont conscientes de la nécessité d’avoir un dossier de qualité si elles veulent remporter le concours et lever des fonds. Par conséquent, nous avons affaire à des entrepreneurs plus sérieux et plus structurés qu’auparavant. La problématique de faire un business plan ne leur est pas étrangère : de nombreux modèles se diffusent et les dossiers sont de bien meilleure qualité que lors de la première édition de Capital IT.
Plus important encore, les entrepreneurs savent que la route est longue et semée d’embûches avant de voir une société Internet réussir. Contrairement à une idée reçue, trouver des fonds n’a jamais été simple. Les entrepreneurs de l’après e-krach en sont conscients et cest pourquoi, cette année encore, on trouvera de beaux projets sur Capital IT.