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Offensive e-services à Francfort

Avec le rachat d’Entory, spécialiste de services financiers en ligne, la Deutsche Börse, principale société de Bourse allemande, réalisera la moitié de son résultat dans les services électroniques.

En s’emparant d’Entory, une société spécialisée dans les transactions et l’information financière, Deutsche Börse, l’entité qui gère les places financières allemandes, s’affirme désormais comme l’un des principaux prestataires de services financiers en Europe. Elle devrait réaliser près de la moitié de son chiffre d’affaires dans les services financiers électroniques.

Fusion envisagée avec DBS

Sa filiale Deutsche Börse Systems (DBS) a réalisé 103 millions d’euros (676 millions de francs) de chiffre d’affaires au cours des neuf premiers mois de l’année. Entory compte de son côté sur un chiffre d’affaires de quelque 100 millions d’euros en 2001. Acquis pour la somme de 110 millions d’euros, Entory (400 employés) s’intègre parfaitement aux activités de DBS, qui gère les systèmes de cotation boursière électronique Xetra et Eurex.En effet, la société de conseil Entory propose des solutions pour entreprises, dont l’interface CES, qui permet de transférer les données brutes de la Bourse vers une page web.Entory compte quelques clients prestigieux : Allianz, la Deutsche Bank et Union Investment, deuxième fonds d’investissement allemand. Werner Seifert, le patron de Deutsche Börse, a l’intention de la fusionner avec sa filiale pour proposer à l’industrie de la finance (banques, assureurs, sociétés de placement) des systèmes complets de transactions et de gestion de données.Les analystes ont bien accueilli l’annonce de ce rachat. Les fonds (un milliard d’euros) levés lors de l’introduction en Bourse de Deutsche Börse, en février 2001 , sont intelligemment investis, estiment-ils. Ils savent aussi que Werner Seifert, le “fossoyeur de la corbeille“, est un expert dans le domaine des transactions financières électroniques. Il est le maître d’?”uvre de l’informatisation de la Bourse en Allemagne. Son système de transaction Xetra, dont Paris et Londres s’étaient moqués au départ, a réussi à s’imposer comme le standard européen face au système britannique. En 1997, c’est lui qui a fusionné les marchés à terme allemand et suisse au sein d’Eurex.

Un trésor quasi intact

Si le rachat d’Entory est salué par les analystes, ce n’est pas encore “ le grand bond en avant” tant attendu.Ce n’est en effet que la première acquisition de Deutsche Börse depuis son introduction en Bourse. Le “trésor de guerre“, qui devait “ servir à jouer un rôle dans la consolidation boursière européenne“, selon les mots de Werner Seifert à l’époque, est ainsi à peine entamé…Euronext (places de Paris, Amsterdam et Bruxelles) dispose toujours d’une bonne longueur d’avance sur son homologue d’outre-Rhin. Cette dernière vient d’ailleurs de connaître une nouvelle défaite face à Euronext.La plateforme paneuropénne a racheté sous son nez le Liffe, le marché à terme londonien. Deutsche Börse reste pour l’instant en position de faiblesse face à ses concurrents européens depuis l’échec de sa fusion ratée avec le London Stock Exchange (LSE) et la crise du Neuer Markt.

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Christophe Bourdoiseau, à Berlin