Depuis la première «class action» déposée contre Apple la semaine dernière, les associations de consommateurs n’en finissent plus de s’attaquer à la marque. Pour rappel : l’entreprise est accusée d’avoir délibérément réduit les performances d’anciens modèles d’iPhone quand leur batterie faiblissait. Un fait que l’entreprise reconnaît tout en réfutant les thèses d’obsolescence programmée. Apple avoue avoir bridé des performances, mais pour économiser l’autonomie de l’appareil, et les risques de dysfonctionnement. Aux Etats-Unis, une utilisatrice réclame la somme de 999,999 milliards de dollars. Une requête qui apparaît comme délirante mais qui ne fait que s’ajouter à de nombreuses autres plaintes.
Sentiment de trahison
Pour beaucoup des utilisateurs de la marque, Apple les a trahis en réalisant un bridage sans jamais rien communiquer sur sa nature. Un sentiment d’autant plus amer que certains auraient volontiers accepté ces limitations si Apple les avait alertés au moment de la réduction des performances. En prétendant que rien n’avait changé, l’entreprise a incité certains utilisateurs à remplacer leur smartphone qu’ils pensaient défectueux, plutôt qu’a effectuer un simple remplacement de la batterie. En France, l’association HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée) s’en est pris à la marque et dénonce une « tromperie ».
Au total, ce sont plus d’une dizaine d’actions de justice qui ont été déposées contre Apple en une semaine. Si l’on en dénombre au moins neuf aux Etats-Unis, l’étranger n’épargne pas Apple. La Corée du Sud, l’Italie, Israël et la France ont enregistré des plaintes similaires.
Quels risques pour Apple ?
La facture pourrait s’avérer salée pour la marque en cas de condamnation. Si la plupart des class actions américaines réclame des indemnités pour chaque utilisateur qui se manifesterait, d’autres demandent la condamnation pure et dure de la marque. En France, seul pays à considérer l’obsolescence programmée comme un crime, ce délit pourrait coûter cher à l’entreprise. Depuis la loi de transition énergétique de 2015, une telle pratique est passible de 300 000 euros d’amende et de 2 ans d’emprisonnement pour ses dirigeants. Accusé en septembre dernier par HOP, le fabricant d’imprimantes Epson doit ainsi faire face à une enquête préliminaire pouvant conduire à sa condamnation.
L’entreprise a aussi annoncé facturer les batteries de remplacement 29 euros au lieu des 89 habituellement pratiqués, le temps de calmer la tempête. Un geste qui en plus de coûter à la marge de la marque devra la contraindre à réorganiser son SAV, afin de prendre en main tous les clients mécontents.
Si la facture paraît dérisoire face aux revenus d’Apple, une condamnation pour obsolescence programmée pourrait fortement nuire à l’image de l’entreprise. Pour Apple et ses avocats, il va maintenant falloir prouver que les intentions de la marque n’ont jamais été de forcer au renouvellement de produit, mais plutôt à le préserver.
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