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Nvidia Thor : une plateforme automobile de 2 petaflops qui veut remplacer tous les processeurs de nos voitures

Déjà en pleine intégration par des marques de voitures électriques chinoises, Thor est la nouvelle plateforme auto de Nvidia. Cette solution développant jusqu’à deux pétaflops ambitionne de simplifier les designs électroniques. En remplaçant la hordes de processeurs et contrôleurs qui pilotent habituellement les différentes fonctions des véhicules par une puce unique.

Adios Atlan, bonjour Thor ! Alors que Nvidia avait présenté sa plateforme automobile nouvelle génération « Atlan » en avril 2021, l’américain a revu sa copie pour remplacer l’ancienne puce par « Thor ». Non seulement le déploiement des premiers véhicules est toujours prévu pour 2025, mais en plus Thor a un avantage certain : en lieu et place des 1000 teraflops prévus, le dieu du tonnerre va déployer pas moins de 2000 téraflops.

Deux pétaflops de puissance répartis entre un CPU, un GPU et des cœurs tenseurs (Tensor Core). Dédiés à l’IA, les Tensor Core de cette nouvelle génération de puce sont d’un nouveau type appelé « transformeurs » (inference transformer en anglais). Ce réseau de neurones profonds a un avantage clé : il apprend sans avoir été spécifiquement programmé. Apportant une forme d’adaptabilité bienvenue dans le monde de l’automobile, où tous les scénarios ne sauraient être écrits.

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Mixant CPU, GPU et processeur IA, Thor profite de toutes les améliorations introduites par les architectures Grace (CPU) et Hopper (GPU). Mais aussi d’optimisations tournées vers l’IA, comme la prise en charge des calculs en virgule flottante en 8 bit (FP8). Entre la complexité des modèles en 32 et 16 bits (FP32 et FP16) et les limites des calculs entiers en 8 bit (Int8), les modèles FP8 sont en train de devenir le « juste milieu » des calculs IA. Et c’est dans ce domaine que Thor devrait briller. Apportant toute la puissance dont a besoin un système moderne non seulement pour analyser les informations provenant de nombreuses caméras, de lidars, etc. Mais aussi pour piloter tous les éléments technologiques d’une voiture. Avec une seule puce.

Un ordinateur pour les remplacer tous (et dans l’IA tout piloter)

Comme le rappelle le communiqué de presse de Nvidia, pour l’heure de très nombreux (parfois plusieurs dizaines) contrôleurs pilotent différentes fonctions dans un véhicule. Créant une redondance certes, mais complexifiant la conception des automobiles – il faut faire communiquer et synchroniser tous ces petits cerveaux, la chaîne d’approvisionnement est plus complexe, etc.

Les 2 pétaflops de puissance de Thor lui permettent de remplacer la totalité des différents contrôleurs du véhicule (freinage, pilotage des vitres, analyse des caméras, etc.). Si la puce en elle-même sera peut-être plus chère que la totalité des petites puces qu’elle remplace, sa capacité à piloter plusieurs systèmes d’exploitation au sein devrait permettre la simplification du design électronique des véhicules. Elle permettrait en effet de diminuer la complexité des schémas électriques, le nombre de points de défaillance, etc. Sans parler du gain de poids (puces, carte mères, câbles, protections, etc.) qui est un facteur d’importance dans la réduction de la consommation énergétique. On est en donc en droit d’attendre, si ce n’est à une baisse des prix, tout du moins à un tarif constant. La baisse du coût de développement d’une plateforme pouvant limiter le coût de composants plus onéreux.

Thor devrait d’ailleurs être tellement puissante qu’il pourra être au choix entièrement dédié à la partie pilotage, notamment autonome. Ou, dans le cas de véhicules non autonomes, partagée entre les briques fondamentales de la conduite d’un côté et le pilotage des interfaces du véhicule (affichage conducteur, infotainement, etc.) de l’autre.

La Chine et les USA premiers sur la plateforme

Le communiqué de Nvidia parle évidemment de constructeurs automobiles partenaires… mais tous sont chinois. De Zeekr qui sera le premier à lancer un véhicule en 2025, à xPeng, les seules marques citées sont chinoises. Et la majorité des entreprises technologiques liées à la conduite autonome – Qcraft AI, Aeva, Aeye, Cerence, sont américaines. Quid des Européens ?

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Selon Danny Shapiro, Vice-Président chez Nvidia et en charge de la division automobile à qui nous avons pu poser des questions, « des entreprises automobiles sont bien sûr intéressées, mais je ne peux rien annoncer pour l’instant ». S’il est évident que les géants auto européens étudient toutes les solutions qui arrivent sur le marché, cette surreprésentation sino-américaine résume bien le dynamisme des deux « blocs » dans le domaine des voitures électriques et « intelligentes » – il suffit de voir le succès de Tesla ou lire notre duel entre la chinoise MG4 face à la Renault Megane E-Tech Electric pour s’en convaincre.

Comme toutes les annonces de plateformes automobiles, la plateforme Nvidia DRIVE Thor n’arrivera pas demain dans les véhicules. Les premières voitures à en tirer parti sortiront des usines du Chinois Zeeker dans le courant de l’année 2025.

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