Deux ans après avoir été mise à jour, la Shield TV 4K de Nvidia donnait l’impression d’avoir été mise de côté par son créateur. Elle a bien connu des améliorations logicielles mais… rien de plus. Les cartes graphiques RTX ont dû mobiliser les troupes de Nvidia, ne laissant que peu de place à la Shield. Et pourtant, la box Android TV la plus complète du marché en 2017 revient, après avoir été largement dévoilée par erreur par Amazon et BestBuy, il y a quelques jours.
Elle se décline maintenant en deux modèles. Le premier est cylindrique et de taille contenue, baptisé Shield TV. Le second, la Shield TV Pro, reprend le même boîtier que la précédente version.
La Shield TV se destine clairement à la consommation de contenus en tout genre, sur un grand écran de PC ou un téléviseur qui ne serait pas connectés. La Pro, elle, ajoute une corde de serveur multimédia à son arc, voire de petite console de jeu d’appoint.
Elles sont respectivement proposées à 160 et 220 euros, ce qui est tout de même un peu cher de notre point de vue, surtout en 2019 à l’heure où les TV sont toutes connectées ou presque. Les deux Shield sont disponibles à la vente, dès à présent en ligne comme en magasin.
Un peu plus de puissance, du Dolby et un soupçon d’IA
Comme les fuites le laissaient penser, les deux box Android TV de Nvidia embarquent bien une nouvelle puce Tegra, la X1+. Elle est gravée en 16 nm et non en 20 nm comme l’ancienne X1. Cela permet à Nvidia de doper la puissance de la plate-forme (25% annoncés) et, ainsi, de s’aventurer sur les sentiers de l’upscaling. Et pas de n’importe quel genre : une amélioration de l’image grâce à l’IA.
Pour faire simple, Nvidia est parvenu à combiner un processus d’upscale standard avec des algorithmes entraînés sur un réseau neuronal pour booster le rendu de vidéos (1080p jusqu’à 60 fps) afin d’atteindre une image de qualité presque 4K à 30 images par seconde (SDR).
L’amélioration via l’IA s’opère en temps réel, calculé et généré par le X1+, grâce à l’entraînement intensif subit par les algorithmes. Et pour se rendre compte par soi-même des améliorations d’image que l’on peut obtenir avec cette fonction, Nvidia a pensé à intégrer un outil ad hoc : un comparateur accessible via une touche de la télécommande.
Enfin, les deux Shield sont dorénavant compatibles avec le Dolby Atmos, le Dolby Digital+ et le Dolby Vision. Bien entendu, il faut pour cela que le service de vidéos à la demande soit compatible, tout comme le contenu que vous souhaitez regarder. Sur Netflix, par exemple, les fiches de films et séries l’indiquent très clairement.
Stockage et prises : le minimum sur la TV, davantage sur la TV Pro
Pour accompagner la puce Tegra X1+, 2 Go de mémoire vive répondent présents sur le modèle classique, 3 Go sur le Pro. Par ailleurs, le stockage passe du simple au double d’une version à l’autre : 8 Go dans le cylindre, 16 dans le rectangle. Assez pour installer quelques applis, clairement spartiate pour stocker massivement du contenu audio ou vidéo.
Pour l’étendre, la TV classique propose un lecteur de carte microSD, et sur la Pro, il faut utiliser des clés ou disques durs USB à relier à l’arrière du boîtier (2 prises).
Pour en finir avec la connectique, les deux box proposent une sortie HDMI 2.0 compatible ARC et une prise réseau filaire. Pour le sans-fil, le Wi-Fi 5 (le 6 aurait été bienvenu) et le Bluetooth 5.0 sont au rendez-vous.
Enfin, précisons que le gros point fort de la TV, selon nous, est d’intégrer son alimentation. Un simple câble en 8 se terminant par une prise classique suffit à l’alimenter. La Pro, elle, conserve son adaptateur secteur, plus imposant.
Une nouvelle télécommande plus ergonomique
Les deux Shield sont livrées avec une toute nouvelle télécommande, Bluetooth, qui tient bien en main. Les touches rétro-éclairées s’allument dès qu’on empoigne le boîtier, qui intègre toujours un petit micro pour commander Google Assistant. On peut aussi commander la Shield par l’intermédiaire d’un appareil équipé d’Alexa.
A noter, une fonction de localisation de la télécommande est accessible depuis l’appli smartphone Nvidia Shield et devrait se révéler très pratique pour la localiser quand elle est tombée entre deux coussins du canapé.
Nvidia a abandonné la batterie rechargeable non remplaçable au profit de deux piles AAA, dont l’autonomie annoncée est de six mois. Autre abandon, la prise jack qui se cachait sur le boîtier de commande à distance. Il faut obligatoirement passer par le Bluetooth pour profiter d’un film au casque. Une disparition, encore plus surprenante, est à noter : celle de la manette.
Plus vraiment une console de jeux Android et PC ?
Nvidia ne livre plus la manette avec la Shield. Peu importe la version. Pourtant, grâce à ces deux nouveaux modèles, il demeure possible de jouer à des jeux Android TV, mais aussi aux titres spécialement dédiés à la console (le catalogue est sympathique) voire de streamer des AAA depuis le PC de la maison ou depuis le Cloud, via GeForce Now.
Nvidia part dorénavant du principe que comme la box est compatible avec tous les principaux contrôleurs sans-fil du marché (Xbox, PS4, etc.), il ne sert à rien d’alourdir la boîte (et la facture) en livrant un périphérique qui ne servira sans doute pas.
Une position qui se défend mais qui remet en perspective le rôle de la Shield dans la stratégie globale de Nvidia. Serait-elle maintenant considérée davantage comme une excellente « boîte multimédia » que comme une bonne « boîte de jeux » ?
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