L’arrivée de Free dans le monde des mobiles continue de faire des vagues. Si personne ne l’évoque publiquement, chaque opérateur évoque en privé que le marché n’est pas taillé pour quatre entreprises.
La semaine dernière, dans Le Figaro, le PDG de Numericable, Éric Denoyer, a relancé l’affaire en déclarant qu’un rapprochement avec la filiale de Vivendi viserait « redynamiser le marché des télécoms. » Il sous-entend ainsi que la situation actuelle pénalise l’ensemble des acteurs. « Il y a un sens à rapprocher Numericable, qui est le leader du très haut débit fixe et de loin avec deux tiers du marché, et SFR, qui a essentiellement une base d’abonnés mobiles et est le plus avancé sur le très haut débit mobile «4G». Ce mouvement serait un déclencheur créateur de valeur. »
Le patron de Numericable poursuit en listant les synergies entre les deux entreprises : « Elles sont très importantes, entre ce que SFR économiserait en développement et ce qu’il ne paierait plus à France Télécom pour la location de son réseau. Les synergies sont aussi qualitatives : un meilleur service pour les abonnés est déjà en lui-même source de croissance. »
Fleur Pellerin suit le dossier de près
Cette déclaration d’amour, ou plutôt d’intérêt, laisse pour le moment SFR totalement insensible. Stéphane Roussel, PDG, a déjà répondu que l’entreprise n’était « pas à vendre et ne l’a jamais été. » Reste que chez Vivedi, ce scénario est évoqué depuis plusieurs mois. Jean-François Dubos, président du directoire de Vivendi, lorsqu’il évoque l’avenir de Vivendi, parle surtout de média et moins de télécommunication.
Un dénouement arrivera peut-être en avril prochain. Jean-François Dubos ouvre une porte en signalant qu’une « clarification de la stratégie du groupe est attendue d’ici à l’assemblée générale du groupe, le 30 avril ».
Au ministère des Finances, ce dossier est suivi de près par Fleur Pellerin. Qualifiant SFR « d’entreprise sensible et stratégique pour la France » elle prévient que « l’État sera très attentif à l’évolution du capital de SFR ». La ministre de l’économie numérique estime qu’un « mariage entre Numericable et l’un des autres opérateurs ne serait pas un retour à un marché avec trois opérateurs, car Numericable, surtout présent dans le fixe, n’a pas exactement le même profil qu’Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free, qui sont présents sur les deux marchés, fixe et mobile. »
Si une fusion entre Numericable et SFR s’opérait tout de même, elle aurait donc des conséquences sur l’un des autres opérateurs. Certains évoquent déjà que Bouygues serait le premier à en subir les conséquences. Pour le moment, chez Free, Orange ou Bouygues, personne ne commente les velléités de Numericable sur SFR.
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