La concurrence ne faiblit pas dans le secteur de l’accès à Internet par satellite. Quelques mois après la baisse généralisée des tarifs chez les FAI, l’un d’entre eux ouvre le bal du triple play par satellite. Numéo annonce en effet la première offre regroupant l’accès à Internet, la téléphonie et la télévision, avec une seule et même parabole. Une parabole certes un peu spéciale puisqu’elle comporte deux têtes : l’une pointée vers un satellite d’Eutelsat (fournisseur de l’accès à Internet), et l’autre vers un satellite de son concurrent Astra, pour la télévision.
Numéo inclut en fait à ses offres le service TNTsat, de Canal Plus et d’Astra, qui retransmet les chaînes de la TNT gratuitement par satellite pour toucher les zones non couvertes par la télévision numérique terrestre. S’ils le souhaitent, les clients de Numéo pourront aussi souscrire au bouquet payant de CanalSat. Si la retransmission des chaînes de la TNT est bien gratuite, les abonnés devront tout de même acheter au départ une seconde tête de parabole, facturée 69,99 euros par Numéo, et se procurer un décodeur satellite dans le commerce.
Un quota de données de 4,8 Go
Concernant l’accès à Internet, les caractéristiques sont les mêmes avec ou sans télévision. Elles vont toutefois évoluer par rapport aux offres actuelles, puisque le débit passera de 2 Mbit/s à 3,6 Mbit/s à partir du 1er juillet prochain (toujours 38 kbit/s en émission). Mais surtout, le plafond de volume de données échangées – le point noir des forfaits satellite – va pouvoir doubler. Le quota actuel de 2,4 Go (réception et émission confondues) est conservé, mais il pourra monter à 4,8 Go pour 5 euros par mois de plus. Au-delà, la connexion n’est pas interrompue mais le débit est bridé. « C’est un quota très confortable, tant qu’on ne fait pas de peer to peer et que l’on n’abuse pas du streaming. Evidemment, le flux TV est dissocié du quota », précise François-Michel Richiardi, PDG de Numéo.
L’accès à Internet avec un quota de 4,8 Go est donc facturé 34,99 euros par mois (engagement 12 mois) si l’abonné achète son équipement (399 euros) ou 39,99 euros par mois (engagement 24 mois), location du matériel incluse. La télévision est proposée sans surcoût. En revanche, la téléphonie est une option payante, qui alourdit nettement la facture. Il faut compter 15,99 euros par mois pour une téléphonie illimitée via l’Internet par satellite, dissociée du quota d’échange de données. Numéo propose deux autres options moins chères, une à 12 €/mois où les communications téléphoniques sont décomptées du quota de 4 Go, et une autre à 9,99 €/mois avec une ligne téléphonique classique (abonnement France Télécom).
Une alternative même pour les zones non dégroupées
Au global, le triple play par satellite de Numéo revient à 55,98 €/mois (location du matériel incluse et téléphonie illimitée indépendante de France Télécom), tandis qu’une offre ADSL, plus riche en chaînes TV, coûte environ 30 €/mois en zone dégroupée. Le prix à payer des zones blanches, où l’ADSL et la TNT ne passent pas. Plus attractive, la formule Internet + TV de Numéo pourrait, en revanche, concurrencer l’ADSL dans les zones non dégroupées.
Grâce à ces nouvelles offres, Numéo espère doper son activité satellite (2 000 abonnés actuellement), bien plus porteuse et moins problématique que le WiMAX : le FAI ne cache pas sa déception vis-à-vis de cette technologie et de ses opérateurs, dont les défauts ont causé des désagréments pour 5 à 7 % de ses clients.
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