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Nuages noirs dans le cloud européen : Google porte plainte contre Microsoft

Un régulateur qui régule vraiment, c’est une pièce à deux faces. D’un côté, on s’expose à des contraintes, voire à des sanctions financières très lourdes, comme c’est le cas de Google en Europe. Mais de l’autre, on peut aussi y faire appel pour régler ses petits soucis avec un concurrent… comme c’est le cas de Google en Europe !

Google a porté plainte devant la Commission européenne contre Microsoft. Le moteur de recherche reproche les pratiques anti-concurrentielles d’Azure, l’infrastructure cloud de l’éditeur de Windows… et de Windows Server, qui est au cœur du problème. D’après Google, Microsoft facture à ses clients européens une majoration de 400 % pour faire fonctionner Windows Server sur les serveurs d’opérateurs cloud concurrents. Une ponction qui ne s’applique pas lorsque ces mêmes clients utilisent Azure.

Les manœuvres de Microsoft

Le plaignant déplore aussi le fait que les systèmes cloud concurrents d’Azure reçoivent les mises à jour de sécurité en retard, elles seraient également plus limitées. Cette plainte intervient après un accord à l’amiable entre Microsoft et le CISPE, un groupe de fournisseurs européens de services dans le nuage. Le lobby accusait l’éditeur d’abus de position dominante, en empêchant par tous les moyens les clients Azure de passer à la concurrence.

Cet accord, qui s’est soldé par un chèque de Microsoft compris entre 10 et 20 millions d’euros, a fortement déplu chez Google qui aurait bien voulu que la procédure se poursuive.

Lire Microsoft solde un litige avec des fournisseurs européens de cloud, Google fulmine

Si Microsoft a permis l’utilisation de ses produits sur n’importe quel type de serveurs — y compris ceux de la concurrence —, ça a changé en 2019 lorsque l’entreprise est entrée avec fracas sur le marché du cloud. La part de marché de Windows Server et d’autres logiciels de l’éditeur dans le secteur infonuagique européen tournerait autour des 70 %, selon Google. Une étude du CISPE remontant à l’an dernier révélait que les entreprises européennes payaient des pénalités à Microsoft de l’ordre d’1 milliard d’euros.

Mise à jour — Microsoft a déclaré que cet accord trouvé avec le CIRPE répondait à des « préoccupations similaires soulevées par des fournisseurs de cloud européens ». L’éditeur rappelle que Google espérait que ces derniers poursuivent le contentieux. « N’ayant pas réussi à convaincre les entreprises européennes, nous pensons que Google ne réussira pas non plus à convaincre la Commission européenne».

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Source : Reuters


Mickaël Bazoge
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