“Il y avait trois fois plus de demandes que d’offres aux États-Unis pour les actions NTT Docomo“. Takayoshi Koike, analyste du secteur des télécommunications chez UBS Warburg, n’a pas douté un instant du succès des émissions d’actions et d’obligations par le géant nippon de la téléphonie mobiles qui, en un mois, lui ont rapporté la coquette somme de 1 130 milliards de yens (10 milliards d’euros). L’introduction sur le marché de 460 000 nouvelles actions par le groupe (pour 950 milliards de yens), à un prix légèrement inférieur à leur cours, suivie de l’annonce, mercredi, de l’émission d’obligations domestiques (pour 180 milliards de yens) ?” la première dans l’histoire de l’opérateur et l’une des plus importantes jamais réalisées au Japon ?” a permis à NTT Docomo de lever les capitaux nécessaires à son développement. Nécessaires mais pas suffisants.En janvier, l’opérateur avait déjà demandé aux banques japonaises une ligne de crédit de 1 200 milliards de yens, et n’a pas caché son intention de recourir aux banques à l’avenir. Il a prévu d’émettre des obligations pour un montant total pouvant aller jusqu’à 1 000 milliards de yens en deux ans.Pourquoi se priverait-il ? L’agence financière Moody’s a noté ses obligations plus favorablement que celles du gouvernement japonais !
A l’étroit sur son marché
Si le groupe a une telle soif de capitaux, c’est qu’il est confronté aux deux plus grands défis de sa courte histoire, à commencer par son développement international. Conscients que sa situation de monopole de fait au Japon (un quart du marché mondial des télécoms) ne peut que se dégrader, NTT Docomo a pris une participation dans l’Américain AT&T; Wireless, le Hongkongais Hutchinson, le Hollandais KPN, enfin le Taïwanais KG Telecommunications, sans parler de la rumeur de négociations en cours avec l’opérateur mobile China Unicom (22 % du marché chinois). Au total, depuis août dernier, NTT Docomo a dépensé 15 milliards de dollars (16,3 milliards d’euros) en acquisitions internationales.L’autre défi est technologique et commercial. En mai sera lancée en première mondiale au Japon la téléphonie mobile de troisième génération (3G, l’équivalent de l’UMTS). L’extraordinaire succès de l’I-mode, ce service mobile d’accès à internet (20 millions d’abonnés en deux petites années), laisse augurer d’un bel avenir pour l’opérateur. Mais NTT Docomo sait que, en tout cas, le mieux est l’ennemi du bien, et qu’il risque gros sur la troisième génération. En effet, les Japonais se sont tellement entichés de la génération”2,5” , celle du I-mode, qu’il n’est pas sûr qu’ils accrocheront aux nouveaux services proposés par la 3G.NTT Docomo se veut à la hauteur de l’enjeu : il a annoncé au début de l’année qu’il investirait pas moins de 1 000 milliards de yens sur trois ans dans cet énorme projet.
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