L’opérateur anglo-américain NTL solde son héritage. Né de la privatisation du réseau d’émetteurs de la télévision commerciale britannique ITV, il est entré sur le marché français, en 1999, à la faveur d’une opération dans laquelle France Télécom lui cédait ses vieux réseaux optiques, qui dataient du plan câble, contre une prise de participation de 20 % dans son capital.
Changement de cap début 2001
Désormais installé dans une trentaine de communes et dans le tour de table de Noos, NTL France reconstruit les infrastructures de télédistribution dont il a hérité, pour les porter aux normes multiservices actuelles.Reprenant le génie civil construit pour le 1G Alcatel (transport arborescent en coaxial et distribution en étoile sur fibre optique multimode), ce qui représente une économie importante et divise par cinq le volume de travaux à effectuer, les nouveaux réseaux sont reliés entre eux par des liaisons de transport (backbone). Ils s’articulent autour d’artères primaires (depuis les concentrateurs jusqu’aux centres de distribution) sur câble à fibres optiques monomodes, qui desservent à leur tour plusieurs des lignes de distribution en coaxial.Dans un premier temps, il a été décidé de séparer les services de télévision et de téléphonie en tirant, en parallèle du coaxial, une double paire torsadée. Plusieurs tranches de travaux ont ainsi été réalisées selon ce principe à partir de mai 2000. Mais, début 2001, NTL France change d’avis et décide d’abandonner ce double câblage. “Le prix des modems-câble est devenu moins dissuasif, explique Bernard Tourraine, directeur général de l’opérateur, mais nous pensons surtout que la technologie de la voix sur protocole Internet (ou VoIP) est enfin opérationnelle, et qu’elle peut nous garantir une qualité de service irréprochable pour vraiment rivaliser avec l’offre concurrente.”
Un accès à Internet de 10 à 100 Mbit/s
Cette évolution ne change en rien la stratégie de déploiement de NTL France, qui se réserve encore la possibilité de tirer quelques paires téléphoniques pour répondre à des besoins spécifiques. D’ailleurs, l’opérateur expérimente, à Suresnes (92), depuis le début de l’année, un câblage optique intégral selon le principe FTTH (Fibre to the home). Dans un quartier de cette ville, la fibre arrive, en effet, au pied des immeubles avec des terminaisons optiques ou en paires torsadées (si la distance est inférieure à 90 m), posées en parallèle du coaxial de télédistribution.Cette opération pilote a pour but de tester l’accès Internet à très hauts débits à des vitesses allant de 10 à 100 Mbit/s, soit deux cents à deux mille fois plus rapide qu’un modem 56K. Elle permet donc de proposer du multimédia interactif de type vidéo ou contenus à la demande avec une qualité proche du DVD, ainsi que de la visiophonie haute définition. L’expérience est réalisée dans des bâtiments publics, chez des particuliers, des commerçants ou des locataires de HLM, et a pour but de valider leurs modèles économiques.
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