Comme prévu, Wikileaks a publié hier soir son deuxième volet de révélations sur l’espionnage de la France. Cette fois-ci, c’est l’économie qui se trouve au centre de sept nouveaux documents mis en ligne sur le site, en partenariat avec Libération et Mediapart : deux ordres de collecte datant de 2012 et cinq retranscriptions réalisées entre 2004 et 2012.
Les ordres de collecte démontrent ce que tout le monde savait plus ou moins déjà, c’est-à-dire que la NSA utilise ses capacités techniques pas seulement pour la lutte contre le terrorisme, mais aussi pour réaliser de l’espionnage économique. Celui-ci se révèle plutôt massif. Les agents secrets doivent passer au peigne fin tous les aspects de l’économie française : les relations avec les Etats-Unis, les pratiques économiques, la politique économique, la position française au sein du G7 ou du G20, des négociations de contrats en cours, des activités douteuses, etc.
Les barbouzes doivent également étudier à la loupe les négociations commerciales internationales dans cinq grands secteurs économiques (télécoms/médias, énergie, transport, environnement, santé). Par ailleurs, ils sont censés récolter des informations sur tous les deals supérieurs à 200 millions d’euros. Ce qui, à l’échelle internationale, n’est pas très élevé et peut donc concerner un grand nombre d’affaires.
Dans les retranscriptions figurent les conversations d’hommes politiques français. Pierre Moscovici et François Baroin ont été écoutés en 2012, lorsqu’ils étaient au ministère de l’Economie et des Finances. Des hauts fonctionnaires ont également été écoutés sur des sujets aussi variés tels que l’Irak, l’OMC ou l’Union européenne.
Quelles méthodes techniques a bien pu utiliser la NSA ?
Il est difficile de savoir comment ces informations ont été collectées. Les cinq nouvelles retranscriptions de la NSA indiquent « Unconventionnal » (non conventionnel), ce qui laisse la porte ouverte à beaucoup de spéculations. S’agit-il de piratage, de cryptanalyse, de pose de micros, de captation passive?…Personne ne sait vraiment.
A noter qu’il existe une présentation dans le fonds documentaire d’Edward Snowden qui détaille le programme « Rampart-A ». Celui-ci est décrit comme un « programme d’accès spécial non conventionnel » sur les câbles sous-marins à fibre optique. Ce programme a pu être utilisé lors de déplacements de politiques français à l’étranger, mais il n’a pas pu servir pour l’interception des communications nationales (comme par exemple entre un président et ses ministres). Le mystère reste donc ouvert.
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