Conséquence directe de la réforme de Barack Obama, le gouvernement américain a publié son premier « rapport de transparence » concernant ses activités de renseignement pour l’année 2013, avec à la clé un certain nombre de chiffres. Mais à y regarder de près, ce document devrait plutôt s’intituler « rapport de l’opacité » ou « rapport de l’enfumage ».
Ceux qui voudront savoir combien de personnes sont tombées dans les mailles du filet de la NSA l’année dernière ne trouveront aucune réponse dans ces lignes. Pourquoi ? Parce que les statistiques du rapport sont basées sur des « cibles ». Ainsi, on apprend qu’à l’étranger, au travers de la loi FISA, environ 1.144 cibles ont été surveillées de manière précise et environ 89.138 l’ont été sans réellement connaître leur identité (ce qui est typiquement le cas avec une recherche XKeyscore). On notera au passage la précision étonnante de ces chiffres alors qu’il s’agit d’estimations. Enfin passons…
Mais tout cela en réalité ne signifie rien, car la définition que donne le gouvernement américain du mot « cible » est très large. Cela peut être « une personne individuelle, un groupe ou une organisation composée de plusieurs individus ou une puissance étrangère ». Ainsi, les 70 millions de métadonnées téléphoniques que la NSA aurait récoltées en France fin 2012 avec l’aimable collaboration de la DGSE pourraient ne figurer que sous une seule cible. On ne sait pas.
Cette même critique a d’ailleurs été formulée par Google qui estime que le rapport devrait plutôt comptabiliser des « comptes utilisateurs » que des « cibles ». Dans l’état actuel, il est « impossible de comparer ce rapport avec ceux réalisés par les entreprises, tel que le Google Transparency Report », peut-on lire dans une note de blog. Néanmoins, le géant du web salue cette publication qui constitue « un premier pas » dans « la bonne direction ».
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